Logo Sensation Rock

Last Train aux Docks : une furie rock entre rage et frissons

Photo Last Train Lausanne 15 mars 2025
Crédit photo : Franck Laithier

Last Train retrouvait Lausanne ce samedi 15 mars 2025 pour la deuxième fois de son histoire, mais foulait pour la première fois la scène des Docks. Dès que les amplis ont vomi les premières notes de « Home » l’un des brûlots les plus rugueux de leur nouvel album III –, la salle s’est enflammée. Les Alsaciens ont imposé un rock tendu : guitares acérées, rythmique implacable, et un Jean-Noël qui remuait sur scène comme un fauve. Dans une mise en scène habitée, les lumières formaient parfois un véritable rideau derrière lequel Antoine, le batteur, martelait ses fûts avec une détermination féroce. Le public, en majorité composé de fans aguerris, n’attendait que ça : se prendre en pleine face la déferlante Last Train.

Dans la foulée, on a eu droit à « The Plan », tout aussi féroce, avant de retrouver plus tard « I Hate You », complétant le trio des titres les plus bruts de III. Pour autant, Last Train ne se résume pas à la seule fureur : « One by One », également tiré du dernier album, distille un rock puissant mais moins sauvage que les précédents morceaux. Puis est venue l’accalmie tendue de « This Is Me Trying », où Jean-Noël s’est fendu d’un hurlement a cappella, balancé sans micro, juste pour mieux électriser l’ambiance. Suffisant pour scotcher tout le monde dans un silence quasi religieux.

Le groupe a aussi pioché dans son répertoire pour offrir des instants de pure communion. « On Our Knees » et « Fragile », deux titres déjà cultes, ont fait chavirer la salle, qui reprenait les paroles en chœur. Sur « Golden Sons », les Alsaciens ont surpris leurs fidèles : au lieu de démarrer cash à la batterie comme sur l’album, c’est la guitare réverbérée qui a amorcé les hostilités, révélant un côté presque pop au morceau. Une respiration bienvenue au milieu de la tempête sonore.

Malheureusement, l’attitude de quelques bavards a troublé ces rares moments de quiétude, trahissant un manque de respect aussi bien pour le groupe que pour le public, totalement immergé dans l’intensité du show. Heureusement, ces perturbations n’ont pas suffi à entamer la ferveur ambiante.

Au rappel, Jean-Noël a pris le temps de remercier chaleureusement l’équipe, le producteur et évidemment les fans, rappelant que c’était seulement la deuxième fois que Last Train jouait à Lausanne, après un passage plus confidentiel en 2017 au Bleu Lézard. Pour clore la soirée, le groupe a balancé « The Big Picture » : un final habité, bâti sur des alternances de douceur et d’explosions, résumant à lui seul l’univers de Last Train. Julien, le guitariste, a d’ailleurs poussé la folie jusqu’à balancer sa gratte dans les crash barrières, comme pour sceller définitivement la fureur de l’instant.

Douze ans après ses débuts, la formation alsacienne prouve qu’elle sait toujours marier rage débridée et instants suspendus. Les concerts en salle affichent presque tous complet : autant dire que leur réputation ne cesse d’enfler. Ceux qui n’ont pas pu décrocher de billets pourront toutefois retrouver Last Train dans la plupart des grands festivals cet été, pas encore tous complets. Que ce soit dans l’ambiance bouillonnante d’un club ou sur une vaste scène en plein air, Last Train a montré ce soir-là que sa fougue n’a pas fini de nous secouer.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts