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SOM, Let The Light In.

Affiche album SOM the light in

Let The Light In, troisième LP du quatuor américain SOM, vient de paraître chez Pelagic Records. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la recette demeure inlassablement la même, à savoir ce savant mélange de shoegaze et de metal. Un alliage qualifié, dixit le média Metal Injection, de « doom pop. »

SOM a vu le jour en 2018 à l’initiative de Duncan Rich, lequel fut le batteur historique de la formation américaine.
Un groupe dont les membres sont transfuges de diverses formations, à savoir Caspian (Justin Forrest par exemple, celui-ci officiant dans Caspian en tant que batteur), Junius ou encore Constants.
En 2018 donc, sortait un premier album intitulé The Fall suivi, en 2021, de l’EP Awake puis, en 2022, du second LP The Shape Of Everything.

2023 a été pour SOM l’année des grands bouleversements et des jeux de chaises musicales au sein du groupe, le tout accompagné d’une véritable remise en question. Ainsi Justin Forrest, qui jusqu’alors évoluait à la basse au sein de SOM, s’est retrouvé parachuté à la batterie suite au départ de Duncan Rich en pleine élaboration de Let The Light In. Rappelons que Forrest est déjà batteur de formation, qu’il pratiquait la batterie au sein de Caspian.
Autre changement notable chez SOM, le passage du chanteur Will Benoit de la guitare à la basse, Joel Reynolds et Mike Repasch-Nieves se partageant le rôle de guitariste.

C’est donc au bout de moultes péripéties et incertitudes que Let The Light In est enfin sorti de terre, nous livrant son cortège d’émotion vocale comme de grosses guitares aériennes car, disons-le tout de go, ce troisième LP de SOM a eu le temps de mûrir, d’enfin prendre son envol.
D’influences criantes à l’oreille, SOM et Let The Light In n’en manquent manifestement pas, un répertoire s’étalant de Diiv à Teenage Wrist en passant par Deftones, Loathe, Holy Fawn ou Slow Crush. C’est d’ailleurs aux côtés de Slow Crush et d’Holy Fawn que SOM a écumé de nombreuses tournées à travers l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni et du reste de l’Europe. Parmi les autres formations de styles variés et divers, citons encore Katatonia, Solstafir, O’Brother et Defeater, tous ayant occupé l’affiche avec SOM.

Accouché dans la douleur, Let The Light In n’en est pas moins un album abouti du début à la fin, voire même le meilleur des trois LPs composant la discographie du quatuor américain, sans parler de l’EP Awake de 2021.
Let The Light In, constitué de huit morceaux, est l’album des contrastes les plus saisissants: brut de décoffrage mais imparablement mélodieux, explosif tout en gardant une qualité émotionnelle aussi rare qu’intense. Emotion que retranscrivent magnifiquement des morceaux tels que Nightmares, Chemicals ou The Place That I Belong. La voix parfois feutrée et planante de Will Benoit y est pour beaucoup, bien que le riffing de guitares ne soit pas en reste, notamment dans les percutants Give Blood et The Place That I Belong, lorsqu’on ne parle pas de Don’t Look Back ou de l’éponyme Let The Light In.
Sur ce nouvel effort Will, Justin, Joel et Mike se montrent au sommet de leur art, tous quatre plaçant SOM parmi les formations incontournables du rock américain autant que mondial. Sans être forcément très connu, le quatuor américain réussit tant bien que mal à se forger une identité, à imprimer sa propre patte musicale en dépit des multiples influences prêtées. N’y a-t-il pas du Diiv et du Teenage Wrist dans Give Blood et Chemicals?

La lumière, « The Light », véritable leitmotiv et même le maître mot de cet album de SOM, de par son titre Let The Light In en premier lieu et, en second lieu, les morceaux Under Streetlights et The Light. Une lumière qui tient à briller tout au long de ce troisième LP, malgré l’ombre qui désespérément cherche à se frayer un chemin à travers toutes ces éclaircies, ces perceptions lumineuses. Outre cette lumière, Let The Light In nous fait explorer les moindres recoins de l’âme humaine, voyager jusqu’à ses plus sombres et lointains tréfonds.
De Don’t Look Back à The Light, de Give Blood à Nightmares, les guitares de Mike et de Joel au même titre que la voix de Will nous enveloppent, nous happent littéralement, pour ne plus nous lâcher du premier au dernier morceau, autrement dit de Don’t Look Back à The Light.

Un album court, mais duquel sont néanmoins issus quatre singles: Give Blood, Nightmares, Chemicals et Let The Light In, morceau qui a bien évidemment donné son titre à ce troisième LP. On aurait aimé, comme tout album trop court, que cela ne se termine jamais, mais les choses sont ainsi. Il suffit simplement de prendre le temps d’apprécier Let The Light In tel que SOM nous l’a présenté et tout ira bien, nous n’aurons aucune raison de nous plaindre ni de nous aigrir. Pourquoi faire la fine bouche quand ce mélange de shoegaze et de metal sied à ravir à ce quatuor américain qui, eu égard à toutes les turpitudes survenues en son sein, ne s’est pas le moins du monde privé de mettre les petits plats dans les grands, de faire les choses bien et comme si de rien n’était. Justin a retrouvé avec bonheur sa batterie chérie, tandisque Joel et Mike ne font qu’un à la guitare, tant tous deux sont d’exemplaire complémentarité. Et Will dans tout ça? Le leader du quatuor fait merveilleusement le lien entre tous, coordinant ce petit monde telle une mère qui s’échine à faire écouter ses enfants.
Pour SOM comme pour nous qui vibrons au son de leur musique, c’est comme si rien n’avait changé depuis 2023, comme si Duncan Rich n’avait pas abandonné le navire en cours de route et laissé tout en plan, son groupe comme l’album en enregistrement. C’est pourquoi, paradoxalement, nous ne prendrons pas grand risque en affirmant que Let The Light In symbolise SOM à son meilleur.

Let The Light In: un nouveau départ pour SOM, le calme après chaos et tempête!

Notre sélection: The Place That I Belong, Nightmares, Give  Blood, Chemicals.

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