Le rêve américain n’a pas que de mauvais côtés, il peut aussi avoir du bon et transformer des êtres en pleine déconfiture. C’était malheureusement le cas de Matthew Murphy, leader de The Wombats, avant qu’il ne vienne s’exiler aux États-Unis. Oh! The Ocean, sixième album du trio liverpuldien, est en droite ligne inspiré du pays de l’oncle Sam avec, en fil rouge, l’océan bien évidemment.
Il a suffi à Matthew de regarder cet océan à plusieurs reprises pour se dire que ce monde n’était pas fait que de pessimisme, de catastrophes ou encore de dépressions, qu’il pouvait au contraire réserver bien des surprises et faire admirer sa beauté. D’où ce titre Oh! The Ocean, preuve de l’apaisement qui a enfin gagné le chanteur et guitariste des Wombats.
Un sixième album de la formation liverpuldienne enregistré à Los Angeles, élaboré sous la férule du producteur et mixeur John Congleton qui fut, entre autres, l’artisan des succès de Nelly Furtado, Death Cab For Cutie, St. Vincent ou encore Baroness, des groupes et artistes aussi différents les uns des autres.
Exit l’énergie brute de décoffrage du trio, Oh! The Ocean laisse place à la contemplation, aux arrangements électroniques et à une pop qui a délibérément choisi de rentrer dans le rang. On évoquait Nelly Furtado, Gut Punch possède de multiples influences musicales de la belle portugaise, c’est-à-dire une pop légèrement teintée de nappes électros, ce qu’on appelle « synth pop. »
Il faut bien s’y faire, les Wombats veulent explorer d’autres univers musicaux, qui oserait leur en faire le reproche ! Au risque de se répéter, la nouvelle vie américaine de Matthew Murphy n’est pas étrangère à ce virage à 180° du trio liverpuldien, lequel s’est dispatché entre États-Unis, Suède et Angleterre. Ce n’est pas pour autant que l’amitié s’efface, Oh! The Ocean a même contribué à en resserrer les liens.
Pour l’intensité et l’électricité on repassera, mais ce sixième effort des Wombats nous gratifie de merveilleux instants d’extase parmi lesquels figurent Kate Moss, My Head Is Not My Friend, voire I Love America And She Hates Me, véritable déclaration d’amour de Matthew à l’Amérique, ce pays qui a totalement transformé notre dandy liverpuldien. « Tout cela doit cesser ! » a dû se dire en substance le leader des Wombats, reprenons-nous et prenons le taureau par les cornes ! Et voilà comment Oh! The Ocean, truffé d’ondes positives, a vu le jour avec John Congleton aux manettes.
Chez Matthew et sa petite clique, le rock et les guitares ne sont pas complètement morts. Il n’y a qu’à entendre le percutant Blood On The Hospital Floor, l’un des singles dévoilés en amont, pour s’en rendre compte. Un morceau bourré d’énergie, à l’instar de Can’t Say No, autre single marquant extrait de ce sixième album. Dans une moindre mesure, on pourra aussi citer Sorry I’m Late, I Didn’t Want To Come, bien que ce dernier soit davantage tourné vers la pop. Pas « ouf » ni le meilleur de The Wombats, mais qui mérite tout de même sa place parmi les 12 morceaux d’Oh! The Ocean.
Apaisement, félicité encore et toujours avec les très relâchés Grim Reaper, Reality Is A Wild Ride ou encore le bien californien Lobster, lequel clôt ce sixième album des Wombats sur une formidable note de couleur locale. Si ce n’était pas déjà fait, Lobster achève définitivement d’imprimer la patte de l’Amérique et de l’océan sur Oh! The Ocean.
La tournée à venir de The Wombats passera par la France, plus précisément Paris et le Trabendo le 28 mars. Voilà un groupe qui ne boudera pas notre beau pays et qui fera donc l’honneur aux Parisiens d’interpréter grands succès et nouveaux morceaux en concert. Blood On The Hospital Floor, Can’t Say No et autres My Head Is Not My Friend ou Kate Moss figureront sans nul doute au programme des réjouissances, tout comme certainement le grand standard Let’s Dance To Joy Division.
Oh! The Ocean : beauté et optimisme alliés du rêve américain !
Notre sélection : My Head Is Not My Friend, Blood On The Hospital Floor, Kate Moss, Reality Is A Wild Ride.
