Nous voici à peine sortis de la saison des morts qu’un double programme furieusement électrique à l’Olympia nous aura instantanément remis d’aplomb ce 6 novembre 2024.
Les frenchies de Storm Orchestra, avaient déjà bien chauffé le ring, avec une entrée en matière riche en mélodies power-rock, dont leur single étendard Suspect qui, à l’instar de leur costumes affutés, claquaient avec classe et respect.
Un set court ( pressé ? ) mais punchy et convainquant, qui aura eu le mérite de pauser les bases d’une soirée fiévreuse.
Sur les notes du Loose Yourself d’Eminem, en guise d’intro, débarquent alors les boyz du Puget Sound. Ayron, sous des lights irradiants, sa désormais mythique casquette hashtag Filthy vissée sur le crane, lunettes miroir, jean en lambeaux et cuir impacté comme une taule froissée, lâche d’entrée les riffs abrasifs et cinglants de son single phare qui donneront le fil rouge du set.
Celui qui attire tous les regards, c’est bien évidemment Tyrone Lovelace, ce chien fou de bassiste qui ne tient déjà plus en place ( damned ! ) et fuse direct comme un marsupial aux quatre coins de son carré de scène. La pointe de son Stetson en peau de taureau aiguisant les faisceaux de lumière comme un aileron de squale jaugeant le bain de foule.
On a du mal à réaliser que ce type est grand-père quand on le voit bondir ainsi; pourtant, il le rappelle fièrement en tirant sur l’encolure de son T-Shirt : Granpa Bob, the man, the myth, The Legend, qu’il tombe ensuite au profit d’un maillot des Spurs floqué au nom de l’immense Victor Wembanyama ( cocorico ), un jersey bien plus en phase avec ses sauts de scène.
Les bangers s’enchainent alors avec une énergie folle : On two feet I stand, Supercharged, Filthy jusqu’au brulôt My America où, actualité oblige, Ayron (qui a viré ses verres opaques pour laisser apparaitre un regard sombre) après avoir lâché un Fuck Trump de circonstance, déroule des lyrics qui n’auront jamais trouvé d’écho plus juste que ce soir :