Soen est devenu au fil des années l’une des plus grandes références en matière de metal progressif. « Memorial » leur dernier album sorti début septembre est une grande réussite. Entretien avec le claviériste et guitariste du groupe, Lars Enok Åhlund lors de la récente tournée du groupe.
« Avec ce nouvel album Soen continue d’explorer de nouveaux territoires musicaux, je trouve.
– Nous faisons toujours cela. Cela restera toujours du Soen mais il y aura toujours de petites variations d’un disque à l’autre. Nous avons voulu faire des morceaux plus courts, plus direct sur ce disque. On a voulu écrire des titres qui soient d’une certaine manière plus accessible.
– Vous êtes un groupe qui ne se repose pas sur ses lauriers, qui innove sans arrêt.
-C’est vrai. Nous aimons prendre des risques et les fans nous suivent. Il y en aura bien quelques-uns qui vont se plaindre, bien sûr, mais nous avons aussi de nouveaux fans, des gens plus jeunes et aussi un public plus féminin.
– Joël chante de mieux en mieux d’album en album. Il maîtrise son chant d’une manière incroyable.
– Il est fantastique. Il possède une énorme palette vocale. Il travaille sans arrêt. C’est fabuleux de voir sa manière de bosser.
– Au début de Soen on vous comparait souvent à Tool. Cette influence n’est plus du tout là. Depuis « Lotus » Soen a trouvé sa voie, son propre son.
– C’est vrai. Les solos de Cody sont devenus essentiels pour notre groupe et ils apportent un son qui nous est propre.
– Même si Joël et Martin sont les leaders du groupe les autres membres amènent-ils des idées ?
– Absolument et c’est pour ça que j’aime autant être dans ce groupe. Martin me dit sans arrêt « si tu as des idées n’hésite pas à proposer des choses. »
– Vous êtes un groupe avec une conscience sociale ce qui est rare dans le metal.
– C’est important pour nous de parler de ce qui se passe dans nos sociétés. Nous luttons pour l’égalité, contre la violence dans le monde dans lequel nous vivons. Nous ne sommes pas un groupe politique mais nous pensons que si nous devons dire quelque chose nous devons le faire.
– «Memorial » a un côté dystopique.
– Oui et cela a bien sûr un coté pessimiste de ce fait mais malgré tout nous pensons qu’il subsiste un espoir à la fin.
– Au début de Soen vous ne sortiez pas beaucoup de disques. Maintenant vous êtes devenus réguliers dans vos sorties.
– Nous travaillons énormément. Dès que nous terminons un disque nous commençons à bosser sur celui d’après. Nous avons la chance de travailler uniquement sur Soen, de n’avoir pas de boulot à côté.
– Vous tournez énormément.
– Nous adorons jouer live, c’est vrai.
– Vous avez sorti un album live l’an dernier d’ailleurs.
– Nous avons pensé à faire un album live en studio avec un orchestre. Nous y pensions depuis un moment déjà. C’est un live sans public mais nous sommes très fiers de ce disque. La plupart des morceaux ont été enregistrés en une seule prise.
– Vous venez de terminer la première partie de votre tournée. Comment cela s’est-il passé ?
– Cela s’est très bien passé. Les nouveaux morceaux ont été très bien reçus par le public.
– Vous avez joué en France durant cette tournée avec plusieurs dates dans l’Hexagone. Le -public français accroche bien à Soen ?
– Définitivement. La France semble nous apprécier de plus en plus. C’est cool.
– Vous aviez joué au Hellfest l’an dernier.
– Oui et nous avions avant tout essayé de rester vivants (rires) car c’était la canicule…
– Vous repartez en tournée au printemps prochain ?
– Nous allons avoir enfin un petit break, le premier depuis le Covid, puis l’an prochain nous jouerons en Scandinavie et en Amérique du Sud. »
