Depuis le tubesque et émouvant Seven White Horses en 2022, c’était silence radio total de la part de Starbenders, à tel point que l’on en arrivait à se demander si le quatuor d’Atlanta referait un jour surface. Réponse nous est venue le 22 septembre dernier lorsque la bande à Kim Shelter (guitare/chant) a sorti son troisième effort, trois ans après Love Potions et sept après Heavy Petting. Côté label, c’est toujours Sumerian Records qui régale!
Non content de nous gratifier d’un nouvel opus, le quatuor américain a fait coup double en faisant paraître une petite bombe rock nommée The Game, tout nouveau single bien évidemment. Un morceau chantant et truffé de « oh oh » de chœurs psalmodiés à la cantonade, à l’instar de Ghost dans leur morceau Rats extrait de l’album Prequelle. Bonheur de chanter, gaieté de crier, émotion à fleur de peau, The Game est tout cela à la fois et, en dévoilant ce morceau, Starbenders ne pouvait nous faire plus plaisir! Kim Shelter, flanqué de son fidèle compagnon Aaron Lecesne (basse) ainsi que d’Emily Moon (batterie) et de Kriss Tokaji (guitare/chœurs), porte la formation d’Atlanta à bout de bras sans toutefois en éprouver la moindre lassitude. Seven White Horses, qui figure également sur l’album à notre grande joie, en témoigne fort à propos.
Starbenders n’est ni hard rock ni metal mais a le mérite, malgré tout, de proposer une pop/rock flamboyante qui fera son office sans la moindre difficulté, les guitares et les cris gutturaux de Kim donnant leur pleine mesure et un rendement des plus explosifs.
Starbenders ou l’expression d’une redoutable efficacité autant que d’un rock électrique et intense! Take Back The Night, à l’image de ses deux prédécesseurs, confirme sans surprises cet état de fait. Les 13 morceaux de ce nouvel opus de Starbenders, quand ils n’envoient pas du lourd, sont empreints d’une légèreté de ton et d’une émotion sans failles. The Game et Seven White Horses font partie de cette cohorte, mais aussi des compos telles que le percutant Sex, l’épatant Body Talk ou encore le réconfortant Midnight, ce dernier se partageant entre émotion et rythme endiablé ponctué de bons riffs de grattes. Kriss et bien sûr Kim ne s’en laissent pas conter, à l’aise et au poil avec le rock contemporain, voire même influencé Alice Cooper ou Keith.
Les ballades We’re Not Okay et If You Need It diffèrent des remuants Poison ou Cherry Wine, bien qu’une telle diversité ne soit pas dénuée de cohérence. Say You Will, morceau de clôture, est en revanche davantage à classer dans le registre pop car on se demande où sont passées les guitares sur lesquelles, curieusement pour un morceau de Starbenders, les claviers prennent l’ascendant.
Émotion encore et toujours sur Poison, Marianne et encore plus avec l’étourdissant Midnight où le quatuor d’Atlanta est à son meilleur, Kim Shelter et sa bande donnant tout ce qu’ils ont dans le ventre. The End Is Near, autre morceau de bravoure, n’est pas non plus en reste ni en retard de caresses. À l’image de Sex ou de Body Talk (voire Cherry Wine), Starbenders mettent le feu à grands renforts de guitares et d’entêtants chœurs. Citons aussi, comme son titre l’indique, le sanguin et saignant Blood Moon influencé David Bowie période 70’s. En quelques mots, de l’électricité dans l’air!
No One Listened en 2021 et Seven White Horses nous faisaient espérer un album de qualité de Starbenders, Take Back The Night est enfin bien là et n’est donc plus une chimère. Bien que No One Listened n’en fasse pas partie, les 13 morceaux qui le composent sont de valeur similaire. Tout vient à point pour qui sait attendre dit-on, Starbenders ont apporté avec Take Back The Night la plus belle récompense pour notre patience durement mise à l’épreuve. Que Kim, Aaron, Emily et Kriss en soient ainsi chaleureusement remerciés!
Take Back The Night: Starbenders persiste et signe en se montrant, toujours un peu plus, à la pointe du rock!
Notre sélection: The Game, Midnight, Seven White Horses, Body Talk.