Les Canadiens de The Glorious Sons sont de retour avec Glory, leur quatrième LP. Sur ce nouvel album, la formation originaire de Kingston (Ontario) explore toutes les facettes de la musique américaine, de Bruce Springsteen à The National en passant par Mumford And Sons.
Un album qui aurait pu ne jamais voir le jour, The Glorious Sons ayant dû faire face à de multiples turpitudes dont le départ du guitariste Chris Koster quelques semaines avant la sortie. Qu’à cela ne tienne, le groupe canadien drivé par les frères Brett et Jay Emmons s’est accroché et a, contre vents et marées, tenu bon la barre. Hissez-haut, les matelots de Kingston ont fini par accoster à bon port et ainsi accoucher de ce nouvel album Glory. Un quatrième LP conjointement produit par le frontman Brett Emmons et Frederik Thaae, lequel a notamment travaillé avec Kate Nash. Information qui ne surprend guère lorsqu’on écoute des morceaux tels que Cellular, Mercy Mercy ou Dream. Tout particulièrement avec ce dernier, le tubesque Fondation de la belle Kate n’est jamais très loin.
Glory dont la toile de fond est l’hommage rendu au grand-père de Brett, aussi bien par le chanteur lui-même que par les autres membres du groupe. On pense d’emblée à d’autres Canadiens, ceux de Redlight King dont le leader Mark Kasprzyk interprète In Our Blood en pensant toujours à son grand-père. Décidément les musiciens canadiens, qu’ils soient de l’Ontario ou d’ailleurs, auront ad vitam æternam le sens de la famille!
Glory, par le biais des 10 morceaux qui le composent, s’étend bien au-delà des frontières canadiennes, dépassant allègrement Kingston (Ontario). Ce nouvel opus de The Glorious Sons est avide de grands espaces, américains précisément. Quand la pop est absente, c’est la folk qui s’invite à la fête et dirige les débats. Preuve en est avec la géniale ballade Time Will Reign Down On Me qui aurait bien convenue à Mumford And Sons comme à Bruce Springsteen, voire Brian Fallon et The Gaslight Anthem par extension. Avec ce dantesque Time Will Reign Down On Me, c’est l’assurance d’un roadtrip sans limites et d’une évasion sans espoirs de retour. Quel bonheur de se laisser bercer et happer par la lenteur de la guitare autant que par la limpidité de la voix de Brett Emmons! Il n’y a donc pas à chercher très loin pour trouver le meilleur morceau de Glory, Time Will Reign Down On Me l’est sans conteste.
Sans honte, The Glorious Sons jonglent d’un style à l’autre, passant de la pop de Cellular truffée de claviers à la folk de Lightning Bolt ou Dream. Le combo canadien évite ainsi redondance et monotonie, s’imprégnant de multiples influences. Dans le morceau titulaire Glory, The National nous saute aux oreilles par l’aspect le plus dynamique de la musique de la formation de Matt Berninger. House Lights et Mercy Mercy se rapprochent davantage de Suede, sans toutefois se vouloir aussi électriques.
Une polyvalence musicale de The Glorious Sons traduite par les divers singles parus en éclaireurs de l’album, la formation canadienne ayant voulu prouver son nouvel élan éclectique à son public. La ballade pop Mercy Mercy contrastait donc très fort avec la folk jazzy et springsteenienne de Lightning Bolt autant qu’avec la pop rythmée électro 80’s de Cellular. Une diversité qui, sans nul doute, fait à merveille le sel et la richesse de Glory.
En dépit des péripéties qui ont agité The Glorious Sons, Brett Emmons et sa bande n’ont reculé devant rien pour nous gratifier d’un album plaisant à l’écoute, qui ne nous désarçonne pas après seulement deux morceaux. De Lightning Bolt à Speed Of Light, de Cellular à Time Will Reign Down On Me, Glory ne laisse aucun style musical sur le bord de la route, ne s’exempte d’aucune incursion dans l’une ou l’autre catégorie, que ce soit les années 80 ou la folk. Sur Glory, il y en a vraiment pour tout le monde!
Glory: un album riche et varié musicalement qui, malgré tout, ne pouvait faire autrement que sortir de terre!
Notre sélection: Time Will Reign Down On Me, Lightning Bolt, Dream, Cellular.