Cinq ans après la double sortie de Stardust Birthday Party et Really Nice Guy, l’américain Ron Gallo est de retour avec Foreground Music (Kill Rock Star), déjà son quatrième album.
Comme à l’accoutumée, le songwriter/rockeur originaire du New Jersey ne fait pas dans la demi mesure quand il sort un opus. Les bonnes guitares bien crades demeurent fidèles au poste, tout comme cette voix à nulle autre pareille, qui porte loin.
Prenez Kevin Morby, apposez à sa voix du bon son électrique rock et vous obtiendrez le style Ron Gallo.
Foreground Music ne fait pas exception à la règle, l’ami Ron se montrant plus en forme que jamais. On en a directement la preuve dès le début de l’album avec “Entitled Man” et ses guitares rétro au son qui croustille, digne des 60’s/70’s. À ces guitares crado, on y incorpore du rythme et un tempo soutenu, résultat la greffe prend de facto.
Une lancée qui se poursuit sur l’éponyme “Foreground Music”, single dévoilé quelques mois avant la sortie de l’album. Même recette que pour “Entitled Man”, à ceci près que des claviers sont incorporés pour un tantinet contrecarrer la domination des guitares, sans toutefois leur couper l’herbe sous le pied. “Foreground Music” fut le parfait morceau ambassadeur, véritable éclaireur de cet album de Ron Gallo. Une façon comme une autre pour l’américain de dire à tous ceux qui attendaient son retour: « ne vous en faites pas, je suis bien là et mon quatrième opus arrive ! »
Dans “At Least I’m Dancing”, la cadence ralentit quelque peu, à contrario des guitares qui font toujours autant rage. “At Least I’m Dancing” est un mélange d’”U2″ et de “You’ll Never Work In Television Again”, morceau très électrique de The Smile avec Thom Yorke. Sans baigner dans le trépidant, le songwriter installé à Philadelphie laisse libre cours au son rock qui gratte.
“Can My Flowers Even Grow Here” est fabriqué sur le même moule qu’”At Least I’m Dancing”, ni trop soporifique ni trop brutal.
Des ballades, Ron Gallo en a sorti quelques’unes de sa besace, à commencer par “Vanity March” où subsiste encore quelques riffs agressifs de grosses guitares. Quant à “Yucca Valley Marshalls” et “Big Truck Energy”, Ron donne sur ces compos planantes dans le cent pour cent soft, marchant sur les traces d’un certain Kevin Morby. “San Benedetto” est d’ailleurs un morceau que le folkeux aurait très bien pu interpréter, formidablement taillé pour sir Kevin, tant dans les effets vocaux que dans le riffing de guitare.
Retour au rock urgent sur “Anything But This” avec, en featuring, la présence de Santa Chiara, surtout dans les chœurs. Le petit gars du New Jersey renoue donc avec le son de début d’album mis en exergue par “Entitled Man”, “Foreground Music” ou même “At Least I’m Dancing”. Du rock qui dépote avant d’entamer un épilogue des plus romantiques sur la ballade “I Love Someone Buried Deep Inside Of You”, un morceau langoureux sur lequel Ron adopte une posture de charmeur patenté. “I Love Someone Buried Deep Inside Of You” est comme une invitation à rejoindre, même dans la simple écoute de ce morceau, un songwriter à la voix tant envoûtante qu’enjôleuse. Magnifique conclusion pour un album bien rock !
Chaque nouvel album de Ron Gallo se voit toujours soumis à un examen de passage au cours duquel on se dit : « pour Ron, ça passe ou ça casse ! » Force est de constater qu’avec Foreground Music, l’américain l’a réussi haut la main, réalisant même son meilleur opus. Ron Gallo jongle habilement entre les ballades (“Yucca Valley Marshalls”, “Big Truck Energy”) et les morceaux plus pétillants tels qu’”Entitled Man” ou “Anything But This” pour faire de Foreground Music un album complet et multi-directionnel.
Ron Gallo est un personnage discret, faisant très peu parler de lui mais, sur le plan musical, le rockeur du New Jersey parviendra toujours à faire le buzz et Foreground Music en est une preuve irréfutable !
Foreground Music : l’album d’un songwriter au grand cœur et à l’énergie débordante !
Notre sélection : At Least I’m Dancing, San Benedetto, Yucca Valley Marshalls, Entitled Man.