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Deus – How to replace it (2023)

Plus de trente ans après leur formation, le groupe belge dEUS sort ce mois-ci leur huitième album studio. « J’ai traversé des tempêtes de feu en confondant les jours et les nuits » chante Tom Barman pour un retour attendu depuis plus de 11 ans, justifiant l’attente du public.

Percussions ténébreuses, voix à la Leonard Cohen et nappes feutrées de synthé : how to replace it, titre exigeant, offre une entrée autant tonitruante, intimiste par les chuchotements et toujours enlevé par un empilement (une orgie ?) d’instruments. C’est sans doute avec Must Have Been New que l’on pénètre le mieux dans cet univers évoquant le cultissime The Ideal Crush de 1999, soulignant combien ce groupe que nous avons tant apprécié avait fini par nous manquer. Man of the house, morceau très mélodieux avec des guitares métallurgiques, prolonge ce mirage. 1989 n’évoque pas seulement le temps défilant et révolu, mais permet de bien mesurer cette filiation avec d’autres groupes comme Balthazar, et toute l’importance de dEUS dans l’histoire récente du rock belge. Faux Bamboo permet de conserver cette flamme à travers un nouveau titre dense et séduisant.

Dream is a giver nous plonge entre autre dans quelque chose de sensiblement différent où une sorte de Lomepal chanterait dans un piano-bar ; on continue d’apprécier la douceur et la délicatesse de Pirates, avant sa dernière minute agitée. Simple Pleasures, au capharnaüm sonore et bidouillage divers, nous plonge dans un peu plus d’incertitudes et un titre plus difficile d’accès. Ce n’est pas Never Get You High ni Why Think It Over qui nous font varier d’opinion sur cette seconde partie de disque qui nous semble un peu plus décevante. C’est finalement avec les morceaux piano-voix que le groupe emporte davantage l’adhésion, comme sur Love Break Down, dévoilant ainsi toute la vulnérabilité du groupe. Le Blues polaire clôture l’opus de manière étonnante : entre slam et envolées lyriques, le tout en français et pendant plus de six minutes, dEUS continue jusqu’au bout de surprendre son public.

« Ca vaut le coup mais c’était mieux avant » : ainsi s’exprime Barman sur ce dernier morceau, résumant quelque peu notre impression : des retrouvailles agréables et heureuses, avec certes des longueurs mais sans ennui. L’album n’est peut-être pas beau comme un dieu, mais il permet des miracles : la résurrection d’un groupe indie rock majeur.

Groupe : dEUS

Genre : rock indépendant, alternatif

Label : PIAS

Date de sortie : 23/02/2023

Titre : Must Have Been New https://www.youtube.com/watch?v=SUCUO5k0MLg

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