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The Reytons, What’s Rock And Roll

La sensation rock de ce début 2023 nous vient de Grande-Bretagne et plus exactement de Rotherham (Sud du Yorkshire). Cette géniale formation indie rock / rock alternatif se prénomme The Reytons, sa création datant pourtant de 2017.

The Reytons sont un quatuor constitué de son frontman et leader Jonny Yerrell, du guitariste Joe O’Brien, du bassiste Lee Holland et du batteur Jamie Todd.

Kids Off The Estate, premier album de ces chauds bouillants british, est paru en 2021 mais, comme tant d’autres albums, est demeuré confidentiel. En revanche What’s Rock And Roll, qui vient de voir le jour, devrait jouir d’un destin plus clément, enfin peut-être pas pour tout le monde mais qu’importe ! Pour nous, la giffle reçue en pleine tronche est réelle, étant littéralement tombés sous le charme de ce quatuor à l’énergie débordante et aux dents longues.

Dès la première écoute de What’s Rock And Roll, une influence s’impose à notre esprit, coule de source : Arctic Monkeys mais attention, celui des débuts flamboyants de la formation d’Alex Turner, une époque hélas bien révolue ! Qu’à cela ne tienne, si les Arctic sont tombés dans la guimauve, The Reytons ont merveilleusement repris le flambeau en dignes héritiers d’un groupe manifestement perdu pour le rock.

Rien qu’au son de la voix de Jonny Yerrell, on a vraiment l’impression de revivre le temps où Arctic Monkeys nous faisait tournoyer sur le dance floor, mais à grands coups de guitares. The Reytons, sans encore bénéficier de la même popularité, semble emprunter la même trajectoire.

Sur What’s Rock And Roll, pas de démarrage en douceur ni de prise de marques. Sitôt l’entame de “15 Minutes In The Algorithm”, morceau inaugural, le quatuor est au taquet, n’ayant pas attendu l’autorisation de mettre le feu aux poudres.

Istanbul”, qu’Arctic Monkeys des grands jours n’aurait pas renié, ne nous emmène pas en Turquie mais confirme les dispositions rock urgent du groupe de Rotherham. “Istanbul” ravira plus d’un nostalgique des singes arctiques, le plus estamoillé Alex Turner.

Avalanche” porte bien son titre, guitare et batterie faisant admirablement office de neige qui dégringole en trombes. The Reytons ont de l’énergie à revendre et nulle intention de laisser reposer la machine. Qu’est-ce que le rock & roll ? Réponse simple et toute bête en musique de The Reytons : ne jamais faiblir, ne jamais connaître l’essoufflement. Un rythme trépidant que “Love In Transaction” et “Little Bastards” ne sauraient infléchir, pas davantage que “WMC”, “Cash In Hand And Fake IDs” ou “One More Reason”.

Sur ce second effort de The Reytons, tous les morceaux (excepté “It’s A Fuck About” court et joué en rap) possèdent des velléités radiophoniques et pourraient très bien, à l’instar de “Love In Transaction”, devenir des singles en puissance. Citons par exemples “Istanbul”, “Monthly Subscription” ou encore “Fading”, morceau gorgé d’émotion et un peu moins interprété dans l’urgence.

Des morceaux tubesques et entêtants qui, à la première écoute, prennent aux tripes et ne songent aucunement à desserrer leur étreinte. Qui essaie What’s Rock And Roll l’adopte forcément, encore faut-il kiffer le bon rock so british ! Le quatuor de Rotherham, avec les 12 morceaux de ce nouvel album, nous ravit au-delà de toute espérance, The Reytons ayant donné le meilleur d’eux-mêmes. De “15 Minutes In The Algorithm” à “Uninvited”, Jonny Yerrell et sa petite bande n’ont pas économisé leurs forces bien que la voix de Jonny, dans le superbe “Fading”, ne se soit pas montrée avare en émotion.

Avec What’s Rock And Roll, les britanniques de The Reytons signent l’album de leur révélation si ce n’est de leur consécration médiatique. Pour cela, il faudrait que la presse spécialisée rock (surtout hexagonale) daignent poser attentivement l’oreille sur ce quatuor bourré de verve et respirant le rock positif.

Qu’est-ce que le rock & roll ? Du bruit, de la présence et un groupe au sommet de son art. Le moins que l’on puisse dire est que The Reytons remplissent ces trois critères !

What’s Rock And Roll de The Reytons : la descendance d’Arctic Monkeys belle époque est enfin assurée !

Notre sélection : Fading, Monthly Subscription, Love In Transaction, Istanbul.

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