Trois ans après Future Dust, les Britanniques de The Amazons nous reviennent avec How Will I Know If Heaven Will Find Me, leur troisième opus.
La verve et la niaque de ces petits gars originaires de Reading sont toujours bien présentes en dépit d’une propension à la nostalgie et à la mélancolie, phénomène observé pour la première fois chez The Amazons. Les ballades figurant sur ce nouvel album en sont un témoignage des plus éloquents : Northern Star, For The Night ou encore There’s A Light.
How Will I Know If Heaven Will Find Me est passé par les mains expertes de Jim Abbiss, producteur entre autres de l’album Empire de Kasabian, de Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not d’Arctic Monkeys et, plus surprenant encore, des albums 19 et 21 d’Adele. On ne sera donc pas surpris par la qualité et la puissance du son, de la production perfectionnée et arrangée à souhait.
Nostalgie et mélancolie de The Amazons puisque ce troisième LP a été conçu, à l’instar de tant d’autres, en plein confinement. Matt Thompson, leader de The Amazons et auteur des compos, se trouvait à l’époque loin de sa petite amie, comme privé de ses repaires les plus importants. C’est en partie la raison qui explique le ton plus grave de cet album, alors que The Amazons (2017) et Future Dust (2019) s’avéraient plus insouciants et urgents. Qui ne s’est pas trémoussé dans son salon ou sa chambre au son de Black Magic, Fuzzy Tree ou encore In My Mind!
Bloodrush, premier single dévoilé, donnait déjà l’impression d’un léger changement de cap chez The Amazons, moins rentre-dedans et plus pop mais, comme pour couper court à toute spéculation, le tonitruant Ready For Something s’est empressé de remettre les pendules à l’heure! Morceau puissant et plein de bonnes grattes, Ready For Something a confirmé que le quatuor de Reading n’avait pas, entre Future Dust et ce nouvel album, viré sa cuti, ne s’était pas le moins du monde égaré dans les limbes amorphes de la pop. Ready For Something, second single extrait de ce troisième LP, nous rappelait aux bons souvenirs d’In My Mind ou de Black Magic, pour ne citer qu’eux.
Enfin, les très soft There’s A Light et How Will I Know sont arrivés. There’s A Light plus proche musicalement d’Island et How Will I Know plus rythmé et festif, eu égard aux « oh oh » scandés en chœurs chers à The Amazons. Ceux-ci n’ont pas disparu, faisant dire que la formation de Reading est définitivement taillée pour les stades. Ces « oh oh », on les entend aussi dans l’entraînant In The Morning.
Cette allusion aux concerts nous amène à signaler que, le vendredi 4 novembre, The Amazons seront de retour à Paris mais pas au Stade de France ni au Parc des Princes, au Point Éphémère qui est un lieu plus intimiste et confidentiel.
Sur How Will I Know If Heaven Will Find Me, malgré une mélancolie évidente, l’énergie rock n’a pas dit son dernier mot et se refuse à être en reste : Ready For Something, In The Morning, Wait For Me ou même One By One qui, pourtant, débute comme une ballade, font partie des morceaux accrocheurs et gorgés de guitares clinquantes.
Les ballades sont donc en nombre dans ce troisième album, de There’s A Light à Northern Star en passant par Say It Again et surtout For The Night interprété au piano et sur lequel la guitare est absente. À l’écoute de ce somptueux For The Night, difficile de ne pas établir une comparaison, lorsqu’on connaît The Amazons depuis les débuts, avec le non moins formidable Palace figurant sur l’éponyme The Amazons. Sauf que, sur For The Night, il y a des cuivres alors que Palace se résume à un duo piano/voix.
L’autre joyau de cet album est incontestablement Northern Star, une compo truffée d’émotion dans laquelle Matt Thompson tombe le masque et laisse libre cours à ses sentiments. La séparation forcée mais provisoire d’avec sa compagne lui a indéniablement pesé, inspirant bon nombre de morceaux de cet album. The Amazons, par le biais de Matt Thompson, montre sur How Will I Know If Heaven Will Find Me un visage plus anxieux et bileux, ce qui n’enlève rien à la musique proposée par le quatuor de Reading. C’est juste qu’en trois ans, les petits gars ont mûri mentalement et ont pris de la bouteille, emmagasinant çà et là toute l’expérience qu’il était possible de prendre.
Moins flamboyant musicalement, How Will I Know If Heaven Will Find Me n’en demeure pas moins un album réussi, avec des morceaux que d’aucuns fredonneront sans relâche tels que There’s A Light, How Will I Know ou encore Northern Star. Le vendredi 4 novembre, au Point Éphémère de Paris, les petits veinards qui assisteront au concert de The Amazons auront sans nul doute l’occasion d’accompagner le quatuor sur toute la set list. Pour le public bisontin, les petits gars de Reading sont ardemment espérés à la Rodia mais, pour l’heure, aucune date n’est hélas fixée!
How Will I Know If Heaven Will Find Me : quand The Amazons et Matt Thompson fendent enfin l’armure et se dévoilent!
Morceaux préférés : Northern Star, One By One, For The Night.