Le songwriter de Chicago Andrew Bird vient de sortir son nouvel effort baptisé Inside Problems. Son dernier opus en solo, My Finest Work Yet, date de 2019.
L’an dernier, l’Américain avait fait paraître un album en duo avec Jimbo Mathus, These 13, mais celui-ci était demeuré confidentiel.
Andrew Bird se rappelle donc à notre souvenir et, disons-le, pour notre plus grand plaisir!
Pas de révolution dans le style musical de ce songwriter de génie, sifflements toujours au rendez-vous ainsi que le violon, le tout additionné sur des morceaux à dominante folk.
Inside Problems a été conçu dans les conditions du direct avec, en tout et pour tout, Andrew flanqué de quatre musiciens. Vocalement, des chœurs apparaissaient par intermittence alors que Madison Cunningham, jeune chanteuse de grand talent, donnait la réplique sur Fixed Positions.
Côté label, c’est Loma Vista Recording qui gère la distribution.
La folk, chez Andrew Bird, est bien présente dans sa musique mais pas que car, de temps à autres, le siffleur de Chicago ose quelques incursions dans des styles plus entraînants tels que le reggae, le blues ou même le rock. The Night Before Your Birthday, par son riffing de guitare, se rapproche de ce que pouvait faire un certain Jimi Hendrix, tandis que Lone Didion recèle quelques sonorités reggae. Pour la petite histoire, Lone Didion est une compo hommage à la romancière et scénariste californienne Joan Didion.
Andrew Bird, c’est de notoriété, s’impose comme un violoniste hors paire, magnant cet instrument avec dextérité et aussi bien que la guitare. Sur Inside Problems, ne figure aucun morceau où le violon est absent. « Sortez les violons Mr. Bird, on ne saurait vous le reprocher! »
Dire qu’Andrew Bird reste confiné dans un carcan musical n’est pas tout à fait vrai puisque le folkeux, dans Atomized, nous gratifie d’influences africaines par l’apparition de percussions. Des connotations musicales enjouées que l’on retrouve, bien évidemment, sur les trépidants Lone Didion, The Night Of Your Birthday ou encore Faithless Ghost, lequel revêt des intonations blues.
Sur ce nouvel album, Andrew Bird semble apaisé, comme libéré d’un poids qui le tourmentait. La majorité des morceaux se veulent entraînants et vivaces même si, comme toujours chez le songwriter de Chicago, l’émotion n’est jamais en reste. En témoignent les ballades folk Underlands et Eight, les deux compos les plus longues d’Inside Problems (6 minutes 14 pour Underlands et 6 minutes 48 pour Eight). Eight, très précisément, s’autorise une percée dans les 70’s, Andrew Bird s’étant de tous temps inspiré musicalement de cette décennie.
Émotion à fleur de peau également sur Fixed Positions en featuring avec Madison Cunningham, Make A Picture, mais aussi Faithless Ghost bluesy autant que folk, sans oublier Never Fall Apart, ballade lancinante qui a l’insigne honneur de clore cet album en beauté.
Les sifflements et le talent de violoniste d’Andrew Bird commençaient à nous manquer, My Finest Work Yet ayant définitivement contribué à faire d’Andrew Bird un folkeux atypique et d’une rare polyvalence. Inside Problems, ni meilleur ni moins bon que ses prédécesseurs, confirme et conforte le songwriter américain parmi les folkeux patentés des temps modernes.
Inside Problems : émotion et apaisement au menu avec, comme dénominateur commun, un subtil mélange de guitare et de violon!