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Florence And The Machine / Dance Fever

Grand retour du projet britannique Florence And The Machine emmené par la chanteuse et compositrice Florence Welch. Il s’agit du cinquième album intitulé Dance Fever, lequel succède à High As Hope paru en 2018. Parmi les autres opus marquants de Florence And The Machine, citons encore Ceremonials (2011) et How Big, How Blue, How Beautiful (2015), deux albums qui ont installé Florence And The Machine dans les hautes sphères de la pop britannique avec, à nulle autre pareille, cette voix claire et enjôleuse de Florence Welch.

Sur Dance Fever, force est de constater que la magie des débuts opère beaucoup moins et que l’effet de surprise s’est quelque peu estompé. Il n’en demeure pas moins que ce nouvel effort de Florence And The Machine possède quelques atouts considérables : la voix de Florence n’a pas perdu de sa chaleur ni de son charme, de belles compos jalonnent cette galette qui comprend un total de 14 morceaux.

Pour ce cinquième album, Florence Welch a fait appel à un tandem de producteurs chevronnés, c’est-à-dire, Jack Antonoff qui s’est occupé, entre autres, de Lana del Rey ou encore de Bleachers, ainsi que Dave Bailey (Glass Animal). Côté label, la gestion est confiée à Polydor.

Dance Fever a été conçu durant le confinement alors que Florence Welch, comme tout un chacun, était livrée à elle-même. C’est une passion subite pour la danse qui, dit-elle, lui a donné l’inspiration et mis le pied à l’étrier. My Love, morceau dansant et électro (disons même presque techno), en est la preuve flagrante. Un virage en direction du son dance floor qui a certainement contribué à dérouter les fans inconditionnels de Florence, lesquels ont dû se demander ce qui avait bien pu passer par la tête de cette fantasque britannique. Mais que l’on se rassure bien vite, Dance Fever n’est pas uniquement du boum boum made in Coldplay car de belles ballades y figurent.

Les autres sources d’inspiration de ce nouvel opus résident dans le courant artistique du XIXème siècle, période correspondant aux peintres italiens prédécesseurs de Raphaël. Florence cite aussi volontiers des écrivaines telles que Julia Armfield et Carmen Maria Machado, tout comme les films d’animation du style The Wicker Man en 73.

Sur Dance Fever, cérémonies de transes, spiritualité et religion prennent une place prépondérante. Florence Welch, en composant les divers morceaux, a voulu laisser libre cours à son imagination.

Le premier morceau composé de cet album fut Heaven Is Here, l’une des exceptions en ce sens que cette chanson est rythmée et se traduit comme un gospel des temps modernes interprété, sans instrumentation, par des voix féminines a capella. Le clip de Heaven Is Here a été réalisé par la photographe et actrice Autumn De Wilde à qui Florence doit également le design de la pochette de l’album.

Quant à Free, très électro et trépidant, ce morceau recèle quelques influences Arcade Fire avec la voix d’Annie Lenox supplantant celle de Régine Chassagne. Le clip, lui, est l’œuvre de l’acteur Bill Nighy et fut tourné en Ukraine, avant heureusement que la guerre ne fasse rage. Florence Welch se trouvait au côté de l’acteur américain durant la réalisation du clip.

Free aborde le thème de l’anxiété nerveuse, de l’hyperactivité, un mal chronique dont Florence admet souffrir de temps à autres.

Chose promise, chose due, venons-en aux ballades de Dance Fever. Elles sont aussi bien de type électro (Choromania, Dream Girl Evil ou encore Back In Town) qu’acoustiques, agrémentées de guitare sèche, comme par exemple Girls Against God, la très courte Prayer Factory et The Bomb, voire Morning Elvis qui achève cet album tout en douceur et légèreté. Signalons aussi Restraint, intermède sur lequel Florence se contente de susurrer sur un accompagnement de guitare.

La religion est omniprésente sur Dance Fever, en témoignent les compos Girls Against God et ses émouvants chœurs de gospel en fin de morceau, Prayer Factory ou même Heaven Is Here, également interprété en gospel.

Dance Fever n’est pas le meilleur opus de Florence And The Machine mais il aura toujours le mérite de favoriser le partage, la communion avec chacun d’entre nous. On y écoutera avec grand plaisir ces magnifiques compos que sont Girls Against God, Dream Girl Evil ou encore The Bomb. Finalement, en dépit de nos inquiétudes, le bilan de Dance Fever ne s’avère pas si négatif, bien que My Love fasse figure d’intrus parmi toutes ces ballades, ce qui n’est pas le cas de Free, plus proche du rock que de la techno boum boum.

Dance Fever ne sera pas l’album de l’année, on ne s’en tapera pas la tête contre les murs, mais il saura s’apprécier pour ce qu’il est : un album rassembleur et bourré d’altruisme.

Dance Fever de Florence And The Machine : partageons le pain quotidien et donnons-nous la main pour un bon petit moment de communion!

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