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White Lies / As I Try Not To Fall Apart

Les années 80 et leur courant new wave sont plus que jamais à la mode, bien loin d’être obsolètes. White Lies, trio londonien, vient une nouvelle fois nous le prouver avec leur sixième album qui a pour titre As I Try Not To Fall Apart. On avait quitté Harry McVeigh et ses deux comparses en 2019 sur un opus Five peu convaincant et qui n’avait, disons-le, pas déchaîné les foules. Là, pour As I Try Not To Fall Apart, les londoniens ont annoncé très tôt la couleur.

Pas moins de quatre singles ont été dévoilés avant l’arrivée de ce sixième album: le morceau au titre éponyme As I Try Not To Fall Apart qui nous avait laissé un peu sur notre faim (pour ne pas dire avait déçu), du mieux avec le tubesque I Don’t Want To Go To Mars sur lequel on retrouvait le White Lies des premiers albums dont Big TV en 2013, le tout aussi flamboyant Am I Really Going To Die où les guitares ont été quelque peu supplantées par les synthés et le piano puis, dernièrement, Blue Drift qui voyait le trio britannique retomber dans les travers soulignés par le morceau As I Try Not To Fall Apart. Un sixième effort de White Lies qui se partage entre rock guitares et influences groovies, la new wave estampillée 80’s faisant office de pont et de lien entre les deux.

White Lies a toujours, depuis ses débuts, aimé évoluer à contre-courant de formations qui, dans leur musique, ne se contentent que de guitares, de voix et de batteries. Chez ce trio londonien, la synth-pop est une religion, des claviers à qui les guitares ou le piano (c’est selon) viennent prêter main forte. Charles Cave, bassiste et compositeur principal de White Lies, sans forcément imposer ses vues à ses deux compagnons, a façonné ce nouvel opus à sa main car les lignes de basse sont, plus encore que sur les autres albums, bien représentées. On en fait le constat dès les premiers morceaux que sont Am I Really Going To Die et As I Try Not To Fall Apart très années 80. Une basse bien mise en évidence aussi sur Breathe qui, à l’instar de Roll December, Step Outside ou The End marque dans le style de White Lies une innovation significative, laquelle intervient au niveau du rythme des morceaux: une cadence plus lente mais un accent mis sur les parties vocale et instrumentale. Harry McVeigh n’a rien perdu de ses aptitudes à chanter haut et clair, notamment sur l’excellent I Don’t Want To Go To Mars tandis que Charles Cave, la véritable âme du groupe, s’évertue à tirer tout le monde vers les sommets. Les singles parus (à l’exception d’I Don’t Want To Go To Mars) ont donné, on l’a dit, une impression de réchauffé, de déjà entendu, en résumé terne et fade mais les inédits tels que Roll December, Ragworm ou encore The End nous amènent à réviser notre jugement par trop hâtif de ce nouvel album de White Lies.

Sur Roll December et The End, il est à noter de longues plages instrumentales qui peuvent nous faire penser qu’Harry McVeigh a décidé de faire la grève du chant, tout comme dans Breathe sur lequel claviers et guitares se donnent parfaite réplique. Roll December, déjà bien long (6 minutes 44) connaît son prolongement avec Ragworm, les deux morceaux s’enchaînant merveilleusement et pouvant très bien fusionner en un morceau fleuve de près de 10 minutes. White Lies semble vouloir, sur As I Try Not To Fall Apart, vouloir sortir d’une zone de confort dans laquelle on avait classé un peu vite ce trio londonien. Un éloignement de ces sentiers battus confirmé par les groovy Step Outside et There Is No Cure For It avec, en prime, la présence essentielle du piano. Années 80 quand vous nous tenez! Sur There Is No Cure For It, la voix d’Harry McVeigh est grave, parfois tremblante, laissant paraître des similitudes avec un certain Brian Ferry qui a marqué de son empreinte, en groupe comme en solo, cette période musicale. Breathe, Roll December et The End, sans hésitation aucune, constituent le tiercé gagnant de cet album de White Lies. Bien que se rapprochant de la ballade, ces trois morceaux sont un véritable mélange de new wave et de rock autant que de guitares accrocheuses et de langoureuses boucles synthétiques. White Lies ne se renie pas et fait du White Lies, bien dans la tradition et dans le style. Un tiercé qui n’implique que les morceaux inédits dont ne fait pas partie I Don’t Want To Go To Mars pour être connu bien avant la sortie de l’album un morceau qui, indéniablement, reste au-dessus du lot, concentrant toute la verve dont White Lies est capable de faire ressortir.

I Don’t Want To Go To Mars a désormais, on peut l’affirmer sans détour, gagné son titre d’incontournable de White Lies! As I Try Not To Fall Apart n’est donc pas un album figé, ni tout bon ni tout mauvais. White Lies fait à la fois ce qu’il sait faire de mieux depuis la nuit des temps et ose s’aventurer dans de nouvelles sonorités, quitte à désarçonner les fans les plus inconditionnels. Le morceau As I Try Not To Fall Apart en est un flagrant exemple, beaucoup trop 80’s pour le coup. On peut être attaché à ces années mais tout de même, ne pas tomber dans l’excessif! Le trio londonien n’a pas pour autant manqué son rendez-vous avec le public en nous gratifiant d’un album riche musicalement et accompli, quasiment au niveau de Big TV. As I Try Not To Fall Apart de White Lies : entre innovations et traditions!

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