Les métaleux Danois de Volbeat ressortent de leur tanière et cela après deux ans de silence. On avait en effet laissé Michael Poulsen et ses acolytes avec Rebound, Replay, Rebound paru en 2019.
Le nouvel opus du quatuor, déjà le huitième, s’intitule Servant Of The Mind et est distribué via Republic Records.
Un album dont Michael Poulsen a composé la totalité des textes en trois mois, dans sa propre maison. “J’étais chez moi, au bon endroit et de bonne humeur tous les jours” a-t-il déclaré tout récemment.
Les Danois, par ce huitième effort, nous ont littéralement gâtés! La version officielle comprend 13 morceaux et, pour les petits veinards qui posséderaient la version de luxe, 4 morceaux ont été ajoutés sous forme de covers (Return To None de Wolfbrigade ainsi que Domino de Roy Orbison et The Cramps) et de morceaux réenregistrés (Dagen før avec la seule voix de Michael et Shotgun Blues en featuring avec Dave Matrise de Jungle Rot). Dagen før, puisqu’on l’évoque, est interprétée dans sa version officielle en featuring avec la chanteuse Stine Bramsen.
Chez Volbeat, on ne déroge ni aux règles ni aux bons principes, même pour Servant Of The Mind : ça envoie du lourd, ça crache et ça dépote dans tous les sens! Michael Poulsen a d’ailleurs renchéri à ce propos : “Si vous comparez ce nouvel album avec notre premier, vous constaterez que nous avons conservé l’âme des débuts tout en y incorporant du son nouveau”. Ça c’est pour le côté musical mais, textuellement parlant, Servant Of The Mind raconte, par ses compos, des histoires de vie.
Ainsi, Shotgun Blues aborde les phénomènes curieux se produisant lors d’un déménagement. Chaque fois qu’il quitte un endroit pour un autre, Michael Poulsen dit que des fantômes le poursuivent : “Lors de chaque déménagement, j’emmène des morts avec moi” dit-il.
En dépit de ces pensées inquiétantes et quelque peu morbides, Volbeat conserve dans sa musique un visage dynamique et bien loin d’être fantomatique. Il faut les avoir vus, par exemple, aux Eurockéennes en 2014 pour comprendre que ce quatuor ne fait pas dans la dentelle ni dans la demie-mesure. Il y a une grande part de visuel, on vous le concède, mais un concert de Volbeat vaut véritablement le détour! Revenons à ce Servant Of The Mind, metal rock jusqu’au bout des ongles. Deux singles ont vu le jour au mois de juin, à savoir Wait A Minute My Girl et le duo avec Stine Bramsen Dagen før. Pas les meilleurs morceaux de cet album, Wait A Minute My Girl faisant davantage rock à Billy 70’s et Dagen før s’avérant en décalage avec les autres morceaux. On se demande ce que la voix de Stine vient faire dans un morceau de Volbeat tant elle le dénature! Puis, tel Zorro sur son cheval et flanqué de son épée, Shotgun Blues est arrivé, sans se presser, pour annoncer la sortie de l’album. Et là, force est de constater qu’on en prend plein les mirettes! Shotgun Blues, à la manière d’un coup de revolver, nous cloue sur place et cela dès les premiers accords de guitares : Michael Poulsen et Robert Caggiano, guitaristes patentés, font à eux deux le show, sans pour autant que Jon et Kaspar Larsen s’en trouvent exclus.
On objectera toujours que chez Volbeat tous les morceaux se ressemblent, qu’un manque d’inventivité persiste. Par exemple, Wait A Minute My Girl est bâti sur le même rythme que Heaven’s Descent tout comme Mindlock avec Shotgun Blues. Cependant, Servant Of The Mind recèle d’incontestables pépites qui se peuvent rapprocher de Metallica, voire de Ghost. De longues ballades avec un début tout en guitares aériennes : The Sacred Stones de 6 minutes 14, Step Into Light (4 minutes 56), The Devil Rages long de 5 minutes 10 mais aussi et surtout Lasse’s Birgitta, véritable morceau d’anthologie qui atteint pratiquement les 8 minutes (7 minutes 56 pour être précis). On se prend alors à imaginer ces morceaux fleuves interprétés en concerts avec, on peut aisément le supposer, des versions encore plus longues et interminables!
Le reste de l’album offre peu de surprises : du Volbeat pur jus, un quatuor fidèle à lui-même, des morceaux qui défilent à 100 à l’heure et sacrément trépidants. Citons The Passenger, Temple Of Ekur ou encore Say No More et ses riffs de guitares dignes de Foo Fighters sur No Son Of Mine ainsi que Becoming sur lequel on n’a qu’une envie : se trémousser et remuer le popotin!
Avec Servant Of The Mind, les réfractaires au genre metal ne seront pas lésés car Volbeat est l’un des groupes de métaleux les plus abordables.
Pas de ballades pour guitare sèche uniquement, ça ce n’est pas encore le genre de la maison, mais des compos qui s’écoutent et s’apprécient. Par ce huitième album, Michael Poulsen et ses boys nous prouvent qu’ils ont encore la santé et de belles années devant eux! Comme on dit, les Danois en ont encore sous la pédale!
Sans beaucoup innover tout en étant toujours fidèles au poste, les quatre petits gars de Volbeat signent un nouvel album à la hauteur de nos espérances où les guitares en disent plus longs que les mots.
Avec Servant of The Mind, laissons la rage éclater au grand jour!