Trois ans après Cage To Rattle, les américains de Daughtry sont de retour et autant le dire tout de go, un retour remarqué! La formation emmenée par son leader Chris Daughtry en est déjà à son sixième album, lequel a pour titre Dearly Beloved. Avec ce nouvel effort, Daughtry revient aux grosses sonorités rock qui ont fait le sel et le succès des premiers albums, les deux derniers s’étant révélés plus pop. Dearly Beloved a été produit par Scott Stevens (producteur de Shinedown ou encore de Halestorm) et Marti Frederiksen dont la renommée n’est plus à faire pour avoir eu sous sa férule, parmi tant d’autres, des groupes tels que Def Leppard, Scorpions et, dans un registre plus confidentiel, The Dead Deasies. Quant au label, ce disque a été distribué par Dogtree Records. Dearly Beloved est à la croisée du hard rock et du rock alternatif, tous deux arbitrés par quelques touches pop. Les influences s’étalent de Nickelback et Evanescence à des groupes comme Rammstein ou Ghost en passant par Shinedown par l’entremise de Scott Stevens. Parfois aussi, un petit côté The Hara se fait jour, surtout dans le timbre de voix de Chris Daughtry. On le ressent par exemple sur des morceaux tels que Desperation, Heavy Is The Crown ou même Cry For Help. Sur ce Dearly Beloved, on rentre immédiatement dans le vif du sujet, précisément avec Desperation qui s’avère être une véritable ballade bien rock. Quelques boucles synthétiques en introduction avant que les guitares ne se mettent en évidence et de façon significative. Quant à Chris Daughtry, il nous gratifie de sublimes prouesses vocales, disons même d’envolées dans les aigus. Daughtry ne se permet aucun relâchement et poursuit de plus belle sur sa lancée avec le sulfureux World On Fire digne des grandes heures de Nickelback, Heavy Is The Crown qui, bien que commençant comme une ballade légère, connaît un soudain changement de braquet en cours de route. Là, on n’est pas loin des compos de The Hara comme Black Soul Ceremony, After Life et la dernière en date Fool And The Thief. Arrivent Changes Are Coming et le morceau éponyme Dearly Beloved qui se partagent entre pop et rock bien rentre-dedans. Le grand moment d’émotion de cet album, c’est Cry For Help qui l’apporte sur un plateau d’argent: piano et guitare sèche en début de morceau, furieux riffs de guitares électriques sur les « Cry For Help » chantés avec ardeur et à pleine voix par Chris. Cry For Help présente toutes les qualités du morceau que les radios pourraient diffuser à foison. Il est, à l’instar de World On Fire, Desperation ou encore Heavy Is The Crown l’un des grands temps forts de ce Dearly Beloved. Clin d’œil encore et toujours à Nickelback sur le flamboyant Asylum: un rythme lent que viennent titiller, comme un paradoxe, de grosses guitares énergiques. La suite de l’album, non moins intéressante, se montre davantage plus pop et les guitares se font plus discrètes. Des compos telles que Somebody, Evil et Call You Mine illustrent parfaitement ce propos, comme si Daughtry se refusait à renier totalement le style pop de ses derniers albums. Sur Break Into My Heart, morceau de conclusion de Dearly Beloved, le piano assure l’essentiel du show et éclipse littéralement les guitares. Pour un épilogue tout en douceur, c’en est un et des plus fabuleux! Break Into My Heart, à l’image d’autres morceaux finaux d’albums, assume ce rôle à merveille. Les médisants et éternels insatisfaits ne se priveront pas de considérer le style de Daughtry comme du réchauffé d’Evanescence ou un copier/coller de Nickelback, certes il y a des ressemblances frappantes, mais ont-ils pris véritablement la peine de rentrer dans cet album? Comme on dit « lire entre les lignes » pour un roman, il faut écouter attentivement les 13 morceaux de ce Dearly Beloved pour se rendre compte que Chris Daughtry et sa bande ont su conserver un style bien à eux, faisant de ce début d’album un récital de gala que constitue le triptyque Desperation/World On Fire/Heavy Is The Crown, complété somptueusement par le morceau Dearly Beloved, Asylum et surtout le génial Cry For Help. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve Daughtry dans cette forme si étincelante et avec une telle inspiration, celle-ci faisant de Dearly Beloved un opus vivant et varié à souhait. Dearly Beloved de Daughtry: entre pop bien léchée et rock surpuissant!
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