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Imagine Dragons / Mercury Act 1

Dans l’univers musical, il est des choses qui surprennent désagréablement et d’autres auxquelles on ne s’attendait pas, comprenez de 
bonnes surprises. Le cinquième album d’Imagine Dragons, Mercury Act 1, fait partie de cette deuxième catégorie. On n’imaginait pas la 
formation de Las Vegas à pareille fête après, il faut bien le dire, une vraie descente aux enfers et des compos trop commerciales, 
trop estampillées NRJ. Le grand fait d’armes d’Imagine Dragons restait, jusqu’à présent, cet émouvant Radioactive paru il y a une 
dizaine d’années déjà: une prodigieuse ballade truffée de guitare sèche et de chœurs poignants dirigés par le leader Dan Reynolds.

À notre grande surprise donc, revoilà Imagine Dragons prêt à tutoyer le rock!

Mercury Act 1 fait suite à Origins qui était sorti en 2018. Mercury Act 1 est un LP de 13 morceaux qui ne laissera sans doute personne 
indifférent, y compris les éternels détracteurs d’Imagine Dragons et force est de reconnaître qu’avec les albums précédents les 
mauvaises langues ne péroraient hélas pas pour rien, les critiques étant parfaitement justifiées. Mais Mercury Act 1 est passé par là et 
a apporté chez ces autres kids de Las Vegas une incontestable évolution. L’artisan de ce retour gagnant aux affaires d’Imagine Dragons 
se nomme Rick Rubin, producteur entre autres d’AC/DC, Tom Petty, Johnny Cash ou encore des Beasty Boys.

Lors de l’une de ses interviews, Dan Reynolds a voué un véritable culte à ce touche-à-tout de la musique qu’est Rubin: « j’avais perdu la 
foi, je ne croyais plus en rien, Rick m’a redonné confiance en moi. » Reynolds disait avoir besoin d’honnêteté, ce que Rubin lui a 
visiblement apporté.

Un refus de la foi et de toute croyance dû, selon Dan Reynolds, à des déconvenues personnelles et à la perte d’être chers comme sa 
belle-soeur emportée par un cancer en 2019. C’est précisément à elle qu’est dédiée Wrecked, l’un des morceaux de Mercury Act 1, 
belle ballade interprétée à la guitare et remplie d’émotion.

La grosse surprise de ce cinquième album réside dans Dull Knives où la patte Rick Rubin est reconnaissable entre mille. En entendant 
Dull Knives, on a du mal à croire qu’Imagine Dragons puisse, après avoir fait tant de guimauve NRJ, donner dans un tel style rock. 
Sur Dull Knives, les guitares grondent tout du long tandis que la voix de Dan Reynolds hurle son enthousiasme et sa joie, à tel point 
qu’on croirait être en présence d’un morceau d’AC/DC.

Plus calmes, d’autres bonnes pépites jalonnent ce Mercury Act 1 comme My Life, morceau inaugural, qui se rapproche de Radioactive; 
Lonely, sur lequel apparaissent des influences empruntées à Kesiah Jones et même Everything Everything. Avec Lonely, Imagine Dragons 
s’improvise en formation roots, nous gratifiant d’un style à mi-chemin entre reggae et rock.

Easy Come Easy Go et It’s Ok comptent également dans le lot des compos qui donnent au groupe de Las Vegas un visage moins 
écervelé et plus accessible à un public anti productions commerciales.

Des efforts et une embellie qui cependant ne peuvent nous faire oublier qu’Imagine Dragons, en dépit de toutes ces bonnes dispositions, 
n’a pas pour autant totalement rompu avec ce style qui plaît aux auditeurs de radios mainstreams telle Fun Radio. En effet, une majeure 
partie de ce nouvel album demeure encore RNB/musique commerciale. Prenons l’exemple de Follow You sur lequel la voix de Dan adopte 
des accents de Sean Paul bien que cette compo reste une jolie ballade.

Avec Monday, #1 ou encore Giants on retombe dans des travers dont Dull Knives et Wrecked avaient semble-t-il contribué à sortir 
durablement le groupe. Mais il n’en reste pas moins qu’avec le flamboyant Dull Knives, les boys de l’Ouest américain se seront rappelés 
aux bons souvenirs des radios spécialisées rock qui avaient dû, pour une simple question de formatage musical, laisser Imagine Dragons 
de côté. Il a donc suffi d’un seul morceau pour que Dan Reynolds et sa bande fassent à nouveau recette! Rick Rubin y est, disons-le sans 
détour, forcément pour beaucoup.

Mercury Act 1 ne sera pas l’album de l’année même si, par son truchement, Dan Reynolds dit avoir retrouvé des couleurs et un nouvel 
appétit de croire tout comme de vivre simplement.

Mercury Act 1, titre qui sous-entend qu’il y aura peut-être un acte 2, l’avenir le dira. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs car 
pour le moment c’est bien l’acte 1 qui prime et où Imagine Dragons offre ses deux visages.

Mercury Act 1: tantôt changement, tantôt continuité!



			
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