Après de longs mois d’attente, le premier LP des britanniques de The Lathums est enfin une réalité! How Beautiful Life Can Be, c’est son titre, fait suite à trois EPs: l’éponyme The Lathums en 2019 ainsi que Ghost et Fight On en 2020. Le quatuor emmené par son leader Alex Moore est originaire de Wigan (banlieue Ouest de Manchester), la Mecque du rock so british. The Lathums ont effectué leurs premières armes précisément dans les pubs mancuniens où, ne doutant de rien, ils vendaient leurs divers EPs histoire de se constituer un petit pécule. Puis, un beau jour, les quatre garçons dans le vent tapent dans l’œil de James Kelly qui n’est autre que le leader de The Coral mais aussi, accessoirement, producteur et découvreur de talents en devenir. Le combo de Wigan fait donc partie des heureux élus, James décidant de parrainer The Lathums et de les prendre sous son aile. Résultat des courses: le quatuor enregistrera dans le studio de James Kelly. Arrive enfin la consécration avec ce LP How Beautiful Life Can Be qui vient de sortir chez Island Records. Pourtant, quelques singles avaient déjà été dévoilés, rencontrant un écho non négligeable: Foolish Parley qui, bien hélas, ne figure pas sur l’album mais, à l’instar d’All My Life, sur l’EP Ghost. En avril 2020, Foolish Parley représentait une étoile lumineuse dans notre ciel sombre. Citons également Fight On, morceau qui par contre se trouve en bonne place sur l’album. Chez The Lathums, on décèle de grandes influences: The Coral bien évidemment, Arctic Monkeys mais aussi un certain Morrissey (qu’il soit en solo ou flanqué des Smith). On évoquait Arctic Monkeys et Alex Turner, il ne serait pas excessif de pousser la comparaison jusqu’à The Last Shadow Puppets. Le LP de 12 morceaux débute sur les chapeaux de roue avec le très entraînant Circles Of Faith estampillé Arctic Monkeys: géniaux accords de guitare et voix dynamique d’Alex Moore font tout le sel de ce Circles Of Faith. Des morceaux qui se suivent mais qui, néanmoins, sont loin de se ressembler. Preuve en est sur I’ll Get By, The Coralien de bout en bout et pour cause: James Kelly a produit ce morceau. Se profile l’excellent Fight On où, déjà, on note l’influence Morrissey/The Smith tant par le chant d’Alex que par la musique. Un style Morrissey encore plus criant et palpable sur le non moins efficace The Great Escape dont on peut penser qu’il sortira prochainement en single. L’ex tête de gondole des Smith aurait interprété The Great Escape que cela n’eût point paru déroutant. How Beautiful Life Can Be, lui, est bien un single et plus exactement le dernier en date. Un morceau plein de guitare sèche, d’envolées vocales prodigieuses d’Alex Moore. Vivace, gorgé de soleil et de vie, How Beautiful Life Can Be est l’antidépresseur tout désigné, le meilleur antidote contre toute forme de pessimisme. Suffirait-il pour autant de faire écouter ce morceau à une personne dépressive pour qu’elle consente à voir un peu plus la vie en rose? On ne peut l’affirmer avec certitude mais la traduction, toujours est-il, parle d’elle-même: « Que la vie pourrait être belle! », le lâcher prise et le laisser-aller sont donc prônés par The Lathums dans cette superbe compo, même vis-à-vis des enfants: « Let the children… martèle Alex Moore.
Oh My Love est conçue comme How Beautiful Life Can Be, ni trop lent ni trop rock, un peu dans le style The Last Shadow Puppets. Nouvelle incursion vers The Coral avec I Won’t Lie, morceau ressemblant trait pour trait à I’ll Get By. On y retrouve aussi, encore et toujours, le son The Smith 80’s belle époque. The Lathums savent également faire dans l’électrique, exemples frappants avec I Sea Your Ghost (qui figure sur l’EP Ghost), I Know That Much que l’on retrouve parmi les morceaux de l’EP Fight On se rapproche, par son habillage rock, des compos d’Arctic Monkeys dans leurs plus fastes années. Dans ce style électrique, il serait inconvenant de passer sous silence Artificial Screens, morceau d’une durée de 5 minutes 15 qui en fait, et de très loin, le plus fleuve de cet album. On ne se lassera pas des bonnes grattes qui, dès le début de cet Artificial Screens, donnent de leurs personnes et résonnent sans discontinuer. I’ll Never Forget The Time I Spent With You et The Redemption Of Sonic Beauty sont deux magnifiques ballades, la première à la guitare et la seconde au piano. C’est d’ailleurs cette même compo, The Redemption Of Sonic Beauty, qui sonne le clap de fin de ce formidable opus, épilogue tout en légèreté et en onirisme. Le quatuor de Wigan, bien qu’influencé par des poids lourds de la pop britannique tels que Morrissey ou encore Arctic Monkeys, a cependant su tracer sa propre route et imprimer sa marque sur les 12 morceaux de How Beautiful Life Can Be. Difficile de déterminer trois compos sur cet ensemble homogène même si The Great Escape ainsi que How Beautiful Life Can Be et surtout Artificial Screens tendent à légèrement se détacher de ce peloton de morceaux. Voilà donc, avec ce LP, notre patience grassement récompensée par Alex Moore et sa bande qui n’ont pas fait les choses à moitié. Ce petit quatuor bourré de jeunesse, de dynamisme et de fraîcheur va, on peut décemment le parier, encore monter en flèche et par là même changer de dimension. How Beautiful Life Can Be devrait jouir d’une place de prestige parmi les albums pop rock de cette année, côtoyer The Battle At Garden’s Gate de Greta Van Fleet et autres Van Weezer de Weezer. How Beautiful Life Can Be de The Lathums: l’album qui apporte un bon vent de fraîcheur et d’optimisme sur le style pop rock! Ce génial quatuor de Wigan mérite bien tout le bonheur qui lui arrive!