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Kings Of Leon / When You See Yourself

Depuis 2016 et l’album Walls, une grande question nous tenait en haleine: réentendrait-on les Kings Of Leon sur de nouvelles 
compos? Il est vrai que le retour du quatuor de Nashville se faisait attendre! Cinq longues années se sont donc écoulées avant que 
notre patience soit grassement récompensée. Pour un combo qui ne dépassait jamais trois ans entre chaque opus, cela commençait 
à faire long!

La bande à Caleb Followill nous revient avec When You See Yourself, son huitième album. Celui-ci succède, entre autres, à 
Only By The Night (2008), Come Around Sundown (2010), Mechanical bull (2013) et Walls (2016). C’est sur ce convaincant 
Walls qu’on avait donc quitté Kings Of Leon avec de superbes compos telles que Find Me et Over.
Ce nouvel effort des Kings Of Leon se révèle plus posé et moins brut de décoffrage, le quatuor recherchant davantage la mélodie. 
Plusieurs explications ont été avancées pour justifier ce bouleversement qui, pourtant, est loin d’être préjudiciable pour le groupe. 
En premier lieu, l’âge avançant des quatre membres qui ont acquis énormément d’expérience et de maturité au fil des années. 
La seconde raison est sans doute la présence, à la réalisation de cet album, de Marcus Dravs qui n’est autre que le producteur 
d’Arcade Fire ainsi que, plus surprenant encore, de Florence And The Machine.

Caleb Followill évoque les compos de When You See Yourself en ces termes: « la vie est le fil conducteur de cet album. Ce sont des 
chansons sur la jeunesse et sur l’âge où tout se passe si lentement que l’on éprouve le besoin de s’échapper de la réalité ».
Se couper de la réalité on veut bien le croire oui, surtout en cette période d’incertitude et d’épuisement moral. Et Caleb d’ajouter : 
« ces nouvelles chansons sont le lien entre ce qui s’est passé et ce qui viendra. » On peut entendre par là que le quatuor de Nashville, 
malgré une carrière déjà bien remplie, n’est pas en manque d’inspiration et que l’imagination fertile de Caleb en terme de composition 
n’est pas près d’être tarie.

Un album posé certes mais qui, paradoxalement, commence de manière assez trépidante. When You See Yourself, 
Are You Far Away et surtout le remuant The Bandit (l’un des premiers singles dévoilés avant la sortie) en disent long sur la 
motivation des Kings à nous pondre de la musique bien rythmée comme si, depuis cinq ans, rien n’avait changé. On pense alors que 
ce When You See Yourself sera tonitruant et ravageur mais c’est sans compter sur le fait que les quatre petits gars de Nashville ont 
pris de la bouteille et se sont assagis. On n’a pas longtemps à attendre pour juger de cette maturité musicale, 100,000 People et 
A Wave en étant deux éloquents échantillons. Ce sont deux somptueuses ballades longue durée : 100,000 People parle de la 
démence du beau-père de Caleb et fait 5 minutes 44 tandis que A Wave, jouée essentiellement au piano, dure 5 minutes 23. 
Impossible, à l’écoute d’A Wave, de ne pas se remémorer la chanson Walls qui clôturait l’album du même titre et qui, elle aussi, 
faisait apparaître un piano. Les Kings Of Leon, au cas où l’on en douterait encore, ne sont jamais avares de bonnes ballades. 
Claire And Eddie, compo évoquant les émeutes de l’an dernier aux Etats-Unis, vient à point illustrer ce propos. Les paroles,
symboliques et lourdes de sens, se traduisent ainsi en français: « si les gens ne changent pas, le feu va faire rage. » Des mots 
poignants, qui touchent en plein cœur, mais tellement réalistes! Des paroles qui font de Claire And Eddie la plus belle compo de 
When You See Yourself avec, bien évidemment, ce génial A Wave.

Time In Disguise, un poil plus rythmée, compte également parmi les meilleures compos de cette galette tout comme 
Stormy Weather ou encore Golden Restless Age. Ni trop lents ni trop brutaux, ces trois morceaux permettent d’apprécier à sa juste
valeur la voix rauque et puissante de Caleb Followill, laquelle puissance vocale n’est plus à démontrer!

Décidément, When You See Yourself raconte de nombreuses histoires par le biais des 11 morceaux qu’il comprend : The Bandit parle
justement d’un bandit pourchassé par un chasseur de prime, Echoing d’une relation amoureuse entre deux patients échappés d’un 
hôpital psychiatrique et Claire And Eddie de l’actualité brûlante américaine en 2020.

The Bandit et Echoing, puisqu’on les évoque, font partie des rares morceaux entraînants de ce nouveau LP de Kings Of Leon. 
Cependant, un point négatif est à souligner concernant ces deux singles: les guitares éclipsent pratiquement la voix de Caleb qui ne 
s’entend qu’en arrière-plan, très faible. Dommage car The Bandit et Echoing, très bons musicalement, pourraient être encore meilleurs
si la voix de Caleb prenait davantage d’importance et de poids mais bon, c’est ainsi et l’on ne va pas refaire l’enregistrement de l’album!

Quoi de mieux qu’une autre splendide ballade pour achever ce When You See Yourself! Celle-ci a pour titre Fairytale et est considéré,
 selon Caleb Followill, comme la chanson que tout un chacun devrait avoir envie d’écouter en rentrant chez lui après une journée 
harassante de travail. Cela se comprend d’autant mieux que Fairytale, effectivement, détend et a pour but principal de nous faire voir 
la vie autrement. Fairytale : bien plus efficace qu’un quart de Lexomil mais, petit reproche, beaucoup trop court pour une ballade de 
conclusion. Ce fantastique morceau aurait gagné à compter ne serait-ce que deux minutes supplémentaires. Tant pis, ça ne fait rien, 
pour la longueur on repassera et ce nouvel album des Kings ne manque pas de compos fleuves telles que A Wave et 100,000 People.

Si l’on cherchait un album référence des Kings Of Leon, on l’a trouvé avec When You See Yourself. Cinq ans à patienter dans la plus 
totale incertitude et voilà le résultat, le quatuor de Nashville a réussi son retour avec maestria! L’espoir réside désormais, pour le 
groupe, de pouvoir défendre au plus vite cet opus sur scène. « Nous avons voulu que When You See Yourself sorte pour que les fans 
aient de la musique à écouter à défaut de pouvoir assister à des concerts » déclarait dernièrement le batteur Nathan Followill. Il a bien 
raison: les concerts ne sont pas pour tout de suite mais un magnifique album est là pour faire passer la pilule!
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