Le quatuor britannique Django Django refait parler de lui, trois ans après leur album Marble Skies. Le nouvel opus de la bande à Vincent Neff (chanteur/guitariste) a pour titre Glowing In The Dark. Dark se traduit par l’ombre car ce disque n’a jamais aussi bien porté son titre, celui-ci lui allant comme un gant. En effet, ce Django Django cru 2021 s’avère très sombre et d’un ennui abyssal. C’est bien connu, les albums les plus longs ne sont pas forcément les meilleurs en qualité. Cet opus des britanniques ne fait pas exception à la règle, comprenant 13 morceaux sur lesquels, à tout casser, 4 ou 5 seulement valent le détour. Vous l’aurez compris, l’album éponyme Django Django (2012) et Born Under Saturn (2015) paraissent bien lointains. Glowing In The Dark débute pourtant de manière tonitruante avec Spirals, premier single extrait et paru en 2020. On se dit alors que Django Django est parti pour nous offrir un superbe album, le quatuor donnant la pleine mesure de son talent. Spirals est le morceau le plus long du LP avec 4 minutes 59 où l’on retrouve avec plaisir la patte Django Django, tout ce qui a fait le succès des britanniques depuis leurs débuts: un énorme Vincent Neff au chant, sublime Tommy Grace au clavier et un non moins époustouflant David McLean à la batterie. Il faut en profiter car, par la suite, les occasions de se réjouir ne seront pas nombreuses. Un exemple déjà éloquent sur Right The Wrongs où l’on se rapproche davantage d’Indochine que de pop britannique. Got Me Worried ne vaut pas mieux, sans intérêt et trop commun. Le blason du quatuor est cependant bien vite redoré avec le somptueux Waking Up où l’on ne reconnaît absolument pas Django Django, Charlotte Gainsbourg se chargeant de voler la vedette mais de façon délicieuse. Vincent Neff, tout du moins en ce qui concerne le chant, se trouve sous l’éteignoir, Charlotte magnifiant ce Waking Up de sa classe et de sa grâce au son de la guitare. Free From Gravity est une autre belle satisfaction de cet album, renouant pour un temps avec le Django Django de Firewater en 2012 ou encore de First Light en 2015 sur Born Under Saturn. Tommy Grace et Vincent Neff se montrent à leur avantage, respectivement aux claviers et au chant. Figurent aussi quelques bonnes compos estampillées The Cure ou New Order par le simple jeu des riffs de guitare: Headrush, Night Of The Buffalo et l’entraînant Kick The Devil Out. Néanmoins, il en faudrait bien plus pour atteindre la perfection, rien de révolutionnaire ne ressort de ces morceaux. Night Of The Buffalo, par son côté mystérieux mais pourtant sombre, est la compo à laquelle on accorderait peut-être un peu plus de crédit. La palme de l’ennui et de la monotonie revient à l’instrumental The Ark dont on a peine à comprendre l’utilité mais aussi et surtout au morceau Glowing In The Dark, répétitif et trop redondant. Django Django s’initie à la folk sur la magnifique ballade The World Will Turn, essentiellement interprétée en duo guitare sèche/voix. Les britanniques tentent tant bien que mal de sauver la face, de préserver un minimum de crédibilité. Hold Fast est le second morceau le plus long, disons même beaucoup trop long et tournant en rond. On assiste à d’interminables boucles synthétiques avant que Vincent se décide à chanter, quand le cœur lui en dit. Les morceaux longue durée font souvent le charme d’un album mais là reconnaissons que ces 4 minutes 47 n’ont pas lieu d’être. Clôture sans réjouissance et monotone avec Asking For More, venant un peu plus ternir le bilan de cet album. Il est grand temps que ça se termine! Glowing In The Dark, contrairement à ses prédécesseurs, ne restera donc pas dans les annales. Vincent Neff et sa clique ont cruellement manqué d’inspiration: trop de redondances, trop de tournages en rond et en ridicule. Loin de nous cependant de noircir complètement le tableau, quelques compos telles que Free From Gravity, The World Will Turn, Spirals et surtout Waking Up sauvent l’honneur d’un quatuor qui, avec ce Glowing In The Dark, a clairement mis à mal ledit honneur. Une formation du standing de Django Django est capable de faire beaucoup mieux, à charge pour Vincent Neff et sa bande de se remobiliser et ainsi d’inverser la tendance!
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