Voici donc le dixième album des Foo Fighters, groupe crée il y a 25 ans par le batteur d’un groupe de Seattle adulé malgré lui, victime d’un succès dont le chanteur ne survivra pas. L’album était prêt à sortir dès Février 2020 et devait amorcer les célébrations du quart de siècle du groupe avec une tournée mondiale mais une pandémie allait en décider autrement. Cela étant dit, malgré la situation qui nous prive encore tous de concerts, ce ‘Medicine at Midnight’ a de quoi nous rendre le sourire, et comme le titre l’indique, il peut s’ingurgiter (sans forcément attendre minuit) en guise de remède à l’ambiance morose actuelle.
Les 12 premières secondes du titre d’ouverture ‘Making a Fire’ nous le prouvent d’entrée de jeu avec un rythme qui balance et un riff fait d’accords plaqués à vous faire bouger la tête instantanément. Ceux qui avaient été contrariés par le côté pop du premier single ‘Shame Shame’ il y a quelques mois ne seront cependant pas rassurés à l’écoute de ce premier titre puisque des chœurs féminins viennent s’inviter dès la treizième seconde, rendant le morceau bien plus léger et enjoué. Mais rassurez-vous, le tout est englobé d’un son et d’un savoir-faire immédiatement estampillés Foo Fighters. C’est revigorant !
Autre bonne nouvelle, en ne s’interdisant pas d’aller piocher par-ci par-là des idées et d’emprunter de nouvelles voies (et voix…féminines), nos combattants favoris restent résolument rock. ‘Cloudspotter’ le prouve, le titre swingue et suinte le rock à souhait. ‘Waiting on a war’ est une balade acoustique qui se meut tranquillement pour gagner progressivement en tension et nous mener sans nous lâcher à un final bien tendu pour s’arrêter juste avant l’explosion…la patte Foo Fighters !
Dave Grohl a récemment déclaré dans une interview que les chansons leur étaient venues naturellement, dans la bonne humeur et que le but de se retrouver en studio pour la création était de s’amuser avant tout. On peut aisément les croire à l’écoute du résultat mais nous ne serons pas surpris non plus de sentir que chaque chanson est finement ciselée et pensée pour finalement aboutir à quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait. Alors même si Grohl voulait quelque chose de plutôt spontané et dansant, on ne peut qu’applaudir la sophistication discrète de chaque morceau et s’amuser à repérer les influences qui ont su par le passé nous faire danser tout en restant rock. ‘Medicine at midnight’ aurait très bien pu être sur un album de David Bowie, ‘Love dies young’ nous offre un furtif clin d’œil (à 3’38’’) aux guitares que Robert Smith peut valider sans mal et ‘Chasing birds’ a des accents d’un certain Sir Paul McCartney.
Les riffs bien lourds sont toujours présents avec ‘No son of mine’ mais la mention spéciale reviendra à l’excellentissime ‘Holding poison’, morceau favori de votre chroniqueur préféré avec son côté très Queens of the Stone Age qui ne demande qu’à tourner en boucle à fort volume sonore, comme d’ailleurs l’ensemble de cette livraison qui se révèle assez courte (36 minutes pour 9 chansons) au vu du plaisir éprouvé à son écoute. Grohl voulait que cet album soit comme un flash, le pari est réussi. Une fois terminé, on ne boude pas son plaisir à le réécouter d’une traite.
Avec ce disque, le groupe élargit encore sa palette et donne une furieuse envie de se replonger dans sa discographie complète afin d’en savourer chaque facette (par faces en vinyle bien sûr).
Artiste: Foo Fighters
Album: Medicine at Midnight
Label: RCA Records / Roswell Records
Date de sortie : 05/02/2021
Genre : Rock
Catégorie : Album rock
En bonus de cette chronique, je ne résiste pas à vous faire découvrir quelques versions LIVE toutes fraîches (avec choristes et percussions).
‘Shame Shame’: Foo Fighters perform «Shame Shame» | SVT/TV 2/Skavlan – YouTube
‘No son of mine’: Foo Fighters – No Son Of Mine (Jimmy Kimmel Live!) – YouTube
‘Waiting on a war’: Foo Fighters: Waiting on a War – YouTube