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Les sorties d’albums de la semaine – 8 janvier 2021

On démarre l’année comme nous avions quitté 2020, dans le br’ouillard et sans voir le bout du tunnel.  A défaut de pouvoir espérer prochainement remettre un pied dans une salle de concert afin de revoir un groupe de musique en live (un vrai, avec des gens qui puent la transpi’ et des chaussures qui collent au sol plein de bières), on pourra se contenter d’une belle première semaine niveau sorties d’albums.

On vous prévient, 2021 sera PUNK ou ne sera pas !

Petit projecteur sur les grosses et les plus confidentielles galettes “Rock” au sens large du terme déjà disponibles dans vos boutiques et sur les plateformes habituelles :

Au programme :

Le disque de la semaine c’est sans conteste le second brûlot des tatoués barjots et à la barre solide de Viagra Boys.

Basé à Stockholm, Sebastian Murphy et sa troupe de fumeurs de sans filtres sont de retour pour dynamiter 2021. A la base le disque se devait être un ovni de Post-Country, In fine on en ressortira de cet engagement saugrenu le titre hommage à John Prime en duo avec la chanteuse tout aussi barrée des australiens d’Amyl and the Sniffers. Ce disque c’est 0 l’image de ce début d’année tout aussi foutraque, protéiforme et dissonant. Cependant passé le single déjà culte “I Aint Nice” dont le jubilatoire clip donne le ton, le groupe semble plus tenter l’aventura vers une histoire proto-synth comme sur “Creatures” ou l’on demanderait presque parfois au saxophone d’aller s’en griller une en backstage afin de permettre le story-telling de se poursuivre et la rédemption de se faire. Murphy s’interroge, se livre et se questionne à travers un disque cryptique aux influences nombreuses mais sans réel fil rouge. On s’amuse et on danse entre les essais spoken-words et autres intrusions spectrales électroniques entre deux postes. Difficile à la première écoute, Welfare Jazz est ce compagnon qu’on aime à écouter quand tout va mal. Ça tombe bien, la période est profitable.

Autre sortie marquante sur la scène Post-Punk, ce sont les trublions de Lice (dont on avait croisé le fer à l’occasion du génial festival Transfer à Lyon en 2019) et qui s’était fait discret depuis. Originaire de Bristol comme leurs confrères d’Idles, eux aussi signés chez la maison Bailey Records. Relativement discret ces derniers mois, les poux nous pondent avec un titre fleuve “Wasteland : What ails our People Is Clear” un intéressant disque intrusif s’immisçant dans un univers conceptuel post-apo’ entre la folie douce d’un Black Midi et le vrombissement métalliques de sonorités plus industrielles typées 90′. Lui aussi difficile d’accès, Wasteland est pourtant un vrai disque conceptuel et pousse barrière, anti-radiophonique qui témoigne de la violence sociale actuel au Royaume-Uni.

3ème disque cette semaine et première découverte pépite de l’année avec la nouvelle sensation soul propulsée sur le devant de la scène internationale par  nul autre que Dan Auerbach. Ancien batteur et choriste pour Durand Jones & The Indignations, Aaron Frazer simule le parcours à succès de l’excellent Father John Misty. Délaissant ses baguettes, les backing-vocals, la section rythmique et une reconnaissance déjà nationale pour tenter une conquête du vrai grand ouest et des ondes FM à travers un premier album solo dans une zone de confort indéniable . Enregistré dans le studio du boss des Black Keys décidément de plus investi dans son nouveau rôle que jamais. Introducing… est un disque de Soul moderne en mode easy-listening, accessible donc, radio-friendly et dont les singles accrochent d’une manière indéniable dès la première écoute avec un style vocal très pop, proche de ce qu’on a pu entendre sur les derniers disques de Portugal The Man pour exemple.

Le trio The Dirty Nil c’est un peu la version tiktok et 2k20 des Blink 182/Sum41 devenu boomers malgré eux. Du pop-punk canadien formé aux beuveries de lycéens et aux répétitions survitaminées d’après cours. “Fuck Art”, le troisième opus du groupe continue sa poursuite de la recherche du tube banger FM sans prise de tête tout en se permettant des intrusions de genres comme sur le parodique titre “Doom Boy”.

Genre “de niche” voir impopulaire dans nos contrées européennes, la country regorge pourtant de classiques incontournables et d’artistes tentant de briser le 4ème mur et percer au delà des clichés véhiculé par cette frange de l’Amérique profonde. Steve Earl, c’est l’un des vieux briscards de cette scène alternative de la country folk, le vieux texan est de retour avec un nouveau disque en compagnie des Dukes. On vous conseillera de jeter une oreille à “J.T.”, juste pour essayer la country en 2021, une résolution comme un autre, non ?

Enfin, produit trippes-hop du terroir. C’est le 6ème album du normand Wax Tailor qu’il faut bien évidemment mentionner avec “The Shadow of Their Suns” après plus de cinq années d’absence sonore. Un disque sombre, large et qui multiplie les featuring de grande classe (Mark Lanegan, Yugen Blakrok ou encore l’inégalable voix de Gil-Scott-Heron et j’en passe). Celui-ci est par ailleurs en pleine tournée des disquaires indé’ dans l’hexagone afin de promouvoir son dernier née à défaut de le défendre sur les planches.

Viagra Boys – Welfare Jazz / (Post-Punk)

Aaron Frazer – Introducing / Dead Oceans Record (Soul)

Lice -Wasteland: What Ails Our People Is Clear / Settled Law Record (Post-Punk)

Steve Earl & The Dukes – J.T. / New West Records (Country)

The Dirty Nil  – Fuck Art/ Dine Alone Record (Pop-Punk)

Wax Tailor  -The Shadow Of Their Suns (Trip-Hop)

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