Découvrons ensemble Fuzz theory, combo basé à Orléans.
Ce trio a été créé en 2016, ayant fait ses gammes dans une cave de six mètres carré.
Nico (guitare), Louis (batterie) et Sardis (chant) n’en sont pas à leur première expérience en groupe pour avoir, avant Fuzz theory, appartenu à diverses formations telles que Gravity slaves, The oakies ou encore Pallette Europe.
Le trio orléanais distille une musique entre stoner, noise et punk rock, revendiquant des influences telles que Foo fighters, Them crooked vulture, Death from above, voire Rage against the machine.
Cette fin d’année 2020 marque pour Fuzz theory la sortie d’un LP intitulé Track & eat. Force est de constater que qualité et quantité sont réunies car l’album ne compte pas moins de douze morceaux, tous aussi rock les uns que les autres. Grands amateurs de bon gros son punk/stoner que nous sommes, on peut dire que les orléanais nous ont gâté !
Pas de round d’observation, ça démarre sur les chapeaux de roue avec Stone age logan sur lequel on retrouve justement des influences Queens of the stone age. Batterie et rugissants riffs de bonne gratte nous prennent aux tripes dès ce premier morceau, une ambiance de feu que Midi breakfast, Too early et encore moins Impose me rules ne songeraient à démentir.
Pour le cas où l’on aurait tendance à l’oublier, Fuzz theory sont bien français et se chargent bien de nous le rappeler avec Ma mère disait, seule compo chantée dans la langue de Molière. Une critique cependant, on ne comprend pas les paroles qui s’avèrent inarticulées, masquées de plus par les riffs de guitare. Dommage, on aurait bien aimé déchiffrer les paroles !
Fuzz theory excelle merveilleusement dans la langue de Shakespeare, ils le prouvent avec le génial Let’s share, hyper entêtant et trépidant.
Les morceaux plus soft ne sont pas légion sur cet album mais ils existent bel et bien, à savoir Global warming dont le début recèle quelques riffs de guitare à la Foo fighters succédant à une ligne de basse. Il y a aussi Chewba k wasa qui, somptueuse compo instrumentale où les guitares tournent à plein régime et sont accompagnées, par intermittence, d’un ensemble de cuivres. Citons encore, dans ce registre piano piano, Wind turning qui pourtant monte progressivement en puissance et rejoint l’impressionnante cohorte de morceaux bien péchus figurant sur ce Track & eat, à l’image d’ONU sur lequel s’insinuent des riffs de guitare comparables à ceux de Tom Morello, Midi breakfast ou même d’Impose me rules qui n’est pas sans nous rappeler les grands standards de Biffy clyro, par le seul jeu de la batterie et de la guitare.
Pour conclure ce disque, les orléanais nous gratifient d’une formidable reprise de Maniac, morceau interprété dans sa version originale par Michael Sambello. Celle de Fuzz theory est de loin la meilleure reprise de ce Maniac, le trio ayant placé la barre au plus haut.
A l’écoute de cet incroyable LP de douze morceaux, on a peine à croire qu’un combo français puisse nous pondre un rock si attrayant et rentre-dedans. C’est pourtant bien la réalité avec Fuzz theory dont les trois membres ne sont pas inexpérimentés musicalement mais qui, malgré tout, arrivent quand même à bluffer son auditoire. Mieux encore que Von pariahs ou Datcha mandala, Fuzz theory dépasse largement le cadre de nos frontières en se rapprochant de prestigieuses formations telles que Foo fighters et Biffy clyro.
On a déjà hâte d’entendre le prochain opus en se posant l’unique question qui nous taraudera toujours : le trio orléanais sera-t-il capable de renouveler une performance d’un tel niveau que ce Track & eat ? L’avenir nous le dira, très rapidement espérons-le.
Track & eat de Fuzz theory : un album explosif à la puissance mille !
Jean-Christophe Tannieres