Depuis quatre ans et Everything at once, les écossais de Travis se faisaient discrets à tel point que la grande question se posait : Fran Healy et sa clique reviendraient-ils un jour ? Eh bien la réponse est positive, revoilà le quatuor de Glasgow avec un nouvel album nommé 10 songs, le neuvième de la formation.
Comme l’indique sobrement son titre, ce nouvel effort de Travis comporte dix morceaux sans réelle révolution, du Travis pur et simple, comme on l’aime.
10 songs est un compromis entre morceaux interprétés à la guitare (parfois électrique) et au piano, instrument dont les écossais étaient jusqu’à présent guère coutumiers.
Le piano, il en est justement question sur Waving at the window, compo inaugurale de cet album. Rythme entraînant impulsé par la batterie de Neil Primrose et émotion diffusée par la voix de Fran figurent au menu de ce Waving at the window. Travis réussit là son entrée en matière avec ce somptueux morceau dont on peut dire qu’il est l’un des plus aboutis de 10 songs.
S’ensuit The only thing où l’américaine Susanna Hoffs apparaît en guest, compo toujours jouée au piano mais dans un rythme plus lent.
Fran nous gratifie, pour ses premiers mots dans la chanson, de « la la la » suivis de « listen to me. » The only thing est reconnaissable à la première écoute.
Brusque montée en puissance sur Valentine et ses riffs assérés de guitare électrique, peu courante également chez le quatuor écossais.
Valentine est l’un des derniers singles dévoilés par le groupe et le morceau le plus dynamique avec Waving at the window et A ghost, second single extrait de l’album. A l’instar de la guitare, Fran Healy muscle sa performance vocale au maximum de ses possibilités : l’expression « jouer à l’unisson » n’a jamais aussi bien cadré que sur Valentine.
A million hearts, truffé d’émotion, scelle le retour du piano pour une magnifique ballade sur laquelle Fran se veut caressant et romantique.
Au rayon des ballades pour piano, il y a aussi No love lost ainsi que Nina’s song qui débute piano/voix, tandem très vite rejoint cependant par un orchestre constitué de percussions, de cuivres et de quelques accords de guitare.
10 songs ne succède pas dans la discographie de Travis à The invisible band mais lui ressemble beaucoup, par exemple dans A ghost dont les premiers riffs de guitare sont comparables à ceux de Side sur The invisible band. A ghost est entêtant, facile à chanter, le morceau à succès par excellence qui comptera dans la carrière de Travis et marquera sans nul doute cette année. A ghost a été choisi comme single, choix judicieux que l’on ne critiquera pas.
Que serait un album de Travis sans ses traditionnelles ballades à la guitare, cela équivaudrait à renier son ADN. Kissing in the wind, premier single connu, en fait partie au même titre qu’All fall down mais aussi Butterflies, bien que ce dernier soit plus cadencé et orchestré.
Précisons que Kissing in the wind est paru simultanément qu’un film documentaire sur la carrière de Travis.
Le moins que l’on puisse dire est que le quatuor de Glasgow ne déçoit pas avec 10 songs. Pas de mauvaises surprises ni d’innovations particulières, Fran Healy et sa bande demeurent fidèles à eux-mêmes.
A l’écoute de ce neuvième disque 10 songs, on renoue avec les compos de The invisible band telles que Sing et Side en dépit d’une forte présence du piano.
Avec The invisible band, 10 songs est le meilleur opus de Travis et fait revenir les écossais par la grande porte. Combien de temps faudra-t-il patienter pour la prochaine galette ? On ne le sait pas mais il est à espérer que ces 10 nouvelles compos feront leur chemin et qu’elles perdureront dans le temps. Il semble qu’avec A ghost et Valentine, sans tenir compte des huit autres morceaux, cela soit bien parti pour être le cas !
Jean-Christophe Tannieres