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Kevin Morby, Sundowner

Un peu plus d’un an s’est écoulé entre Oh my god et Sundowner, nouvel album de l’américain Kevin Morby. Pour l’enregistrement de ce nouvel effort, le songwriter natif de Kansas City (Missouri) a décidé de quitter Los Angeles où il résidait et de revenir aux sources.

Dans sa nouvelle maison de Kansas City précisément, Kevin s’est aménagé un petit cabanon situé dans son jardin avec un magnétophone quatre pistes (four track Tascam) à l’ancienne. Durant le confinement, plusieurs chansons ont été écrites et enregistrées par le biais de cet appareil. A ce propos, Morby a récemment déclaré : « j’étais fasciné par la magie du quatre pistes non seulement comme dispositif d’enregistrement mais aussi comme instrument et je l’ai considéré comme un partenaire tout au long du processus d’écriture. » Et Kevin d’ajouter qu’il écrivait avec un écouteur et recroquevillé sur la table d’enregistrement. La seconde phase, qui comprenait notamment le mixage, s’est déroulé au studio Sonic Ranch en plein cœur du désert mexicano/texan, sous la férule du producteur Brad Cook.

Retour aux sources également musical pour Kevin Morby puisque l’américain renoue avec la folk intimiste de ses débuts, alors que les albums précédents (Oh my god par exemple) jouissaient d’une orchestration plus électrique.
Durant les dix morceaux de ce disque, le songwriter aborde la solitude d’un confinement dans le Mid West au beau milieu de vastes étendues désertiques.  L’autre thème général de Sundowner est la mélancolie engendrée par le coucher du soleil : le sundowner éprouve ce sentiment de désarroi et de tristesse quand le soleil s’éclipse.
Un album très intime et personnel dominé par la guitare acoustique ainsi que la puissance vocale de feu de Kevin Morby. Le génial Valley, tout nouveau single, donne déjà le ton de ce que sera Sundowner à l’instar de Wander sur lequel l’américain montre toute l’étendue de son talent.

On vagabonde tout en joie et en allégresse avec l’entêtant  Brother, sister. Dans cette compo rythmée, Kevin nous gratifie de « pan pan pan » qui donnent envie de l’accompagner en chœurs. Morby se met dans la peau du voyageur qui chemine au gré des vents et des rares rencontres qu’il fait dans l’Ouest américain, le cœur léger tout en chantant gaiement.
Le morceau Sundowner rappelle aux bons souvenirs de Leonard Cohen auquel, soit dit en passant, Morby n’a strictement rien à envier.

Sundowner donne son titre à cet album et c’est justifié, on ne peut plus logique. C’est la ballade guitare/voix la plus accomplie de cet opus, de celles dont on aimerait qu’elle ne s’arrête jamais : la guitare est douce et la voix de Kevin posée lorsqu’il chante « I’m a sundowner. » Sentiment identique sur A night at the little Los Angeles qui pourtant ne dure pas moins de sept minutes, durée à laquelle l’américain n’a jamais été coutumier.

Campfire, single annonciateur de ce nouvel album, est un autre grand moment de musique folk. Ce morceau se divise en deux temps à rythmes variables, la transition de l’un à l’autre étant marquée par des craquements s’apparentant à un feu de bois. La voix féminine que l’on entend sur ces craquements de feu est celle de Katie Crutchfield, chanteuse et musicienne qui partage depuis quelques années la vie de Kevin Morby.

Le clip de Campfire a été réalisé par Johnny Eastlund et Dylan Isbell. Il montre Kevin en veste jean et sa guitare à la main entraîné dans un canyon où il danse, à la lumière des phares d’un pick-up, tout en pratiquant une démonstration de nunchaku. Dans Don’t underestimate Midwest american sun, Kevin Morby nous rappelle que le soleil de l’Ouest peut être nocif et causer de terribles dégâts : surtout ne pas le sous-estimer comme le dit sobrement la traduction. Piano toujours mais cette fois-ci en vedette sur l’instrumental Velvet highway, l’intrus qui se cache parmi toutes ces ballades guitare/voix. Avec Provisions, la notion de voyage est plus que jamais présente car la chanson dit que le trajet va durer cent kilomètres et qu’il faut, tant bien que mal, économiser ces provisions.

Sundowner est le parfait remède à administrer aux personnes hyperactives et fera bien plus d’effet que n’importe quel médicament.
Dès Valley,  on s’évade virtuellement à travers les grands espaces désertiques du Midwest tout en se détendant. Ainsi, Provisions à peine achevé, on reviendra comme neufs à la dure réalité de la vie, revigorés et en l’abordant sous un angle plus positif.

Avec Sundowner, Kevin Morby s’est attaché à conquérir et rassembler un plus large publique que pour ses précédents albums, un Kevin que l’on découvre sous un jour plus intimiste.
Sundowner de Kevin Morby : l’album des retours aux sources en tous ordres !

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