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INTERVIEW POPA CHUBBY

Artiste à la discographie pléthorique, Popa Chubby revient en 2020 avec un nouvel album, « It’s a mighty hard road » pour fêter ses trente ans de carrière. Rencontre à Paris avec une légende de la musique.

 

« Cet album sort pour tes trente ans de carrière. Tu l’as pensé pour fêter cela ? »

« Absolument. Je voulais faire quelque chose de spécial pour célèbrer de la meilleure des façons cet événement. L’album est fait de quinze morceaux. J’ai pensé chacun d’entre eux comme un single potentiel. »

 

« L’album dure plus d’une heure. C’est rare aujourd’hui d’avoir des disques aussi longs. »

« Je veux que le public en ait pour son argent. Et encore il n’y a pas sur le disque tous les morceaux que j’avais enregistré. J’en sortirai peut être certains dans une nouvelle édition de l’album avec des bonus-tracks. »

 

« Tu as enregistré dans ton studio à New-York ? »

« Oui j’ai tout fait là. Je l’ai enregistré, produit, mixé, masterisé. Je fais tout moi même. »

 

« Comment vois-tu, rétrospectivement, ces trente ans de carrière ? »

« Cela a été une riche expérience même si cela a été parfois difficile. Tout ce que j’ai accompli dans ma vie m’a amené où je suis maintenant. Au final ce n’est que du bonheur. »

 

« Tu n’es pas qu’un blues man. Dans cet album, il y a notamment deux morceaux soul, « Let Love free the day » et « The best is yet is to come ». La soul est quelque chose d’important pour toi ? »

« Très important. J’aime autant la soul que le blues. J’aime chanter comme Barry White sur « Let love free the day » ou de façon Motown sur « The Best is yet to come ». J’ai grandi avec la soul, en écoutant des disques soul. Ceux de Otis Redding notament. »

 

« Quels étaient tes idoles blues quand tu étais jeune ? »

« J’ai d’abord écouté le blues blanc : Led Zep, les Stones, Johnny Winter. Je n’ai découvert que Muddy Waters, Freddie King, Albert King, BB King plus tard. »

 

« Tu aimes Hendrix, evidemment ? »

« Il est essentiel dans l’histoire de la musique. J’ai beaucoup appris grâce à lui. »

 

« L’instrumental de l’album, « Gordito » sonne très Santana. »

« Tu as raison. Il est en partie influencé par lui. »

 

« Que représente la pochette du disque ? »

« Toutes les choses que j’aime : les flingues, les crânes, les femmes. Toutes les choses dangereuses et rock’n’roll de la vie. »

 

« Que penses-tu de la politique américaine actuelle ? »

« Elle me dégoûte. De voir ses fascistes au pouvoir me rend malade. Le monde entier souffre de la situation politique aux Etats-Unis. J’en parle dans « Enough is Enough » mais je ne pense pas qu’un artiste puisse changer les choses, malheureusement. J’essaie de faire passer des messages positifs à travers ma musique. C’est important. »

 

« J’ai l’impression que tu aies encore plus aimé en France que chez toi aux Etats-Unis. »

« Cela a pu être vrai dans le passé mais ça a changé. Aujourd’hui, ma musique marche très bien aux States. Je tourne sans arrêt dans mon pays La France reste spéciale pour moi, elle m’a toujours réservé un super accueil. Des salles comme l’Olympia où j’ai joué quatre fois et rejoue en Octobre prochain, le Bataclan, sont des lieux que j’adore. »

 

 

« Tu joues toujous sur Stratocaster ? »

« Pas toujours. J’adore la Strato mais j’aime beaucoup les Gibson également. La Strato possède un ton expressif que j’apprécie particulièrement. »

 

« Le blues est une musique très codée. Toi tu te fous des régles. »

« Oui parce que j’aime la diversité. Je n’ai aucune idée de ce que pense les intégristes du blues de moi et à vrai dire je m’en fous. »

 

« Tu es revenu avec ce disque chez Dixiefrog, ton label historique. »

« C’était le bon moment. J’espère que l’on va continuer ensemble mais je ne fais jamais de plans sur la comète. »

 

« Tu as sorti plein de live durant ta carrière. Le live est plus important que le studio pour toi ? »

« J’aime beaucoup le studio mais j’aurai tendance à dire oui. Le live c’est vraiment un moment particulier, unique. J’ai sorti plein de disques live parce que je voulais qu’ils soient comme des documents d’un moment donné. »

 

« Tu as joué l’an dernier au Motorfest, un festival metal. Quelle expérience en as-tu retiré ? »

« C’était génial. J’ai juste joué plus fort que d’ordinaire. J’aime les femmes du milieu metal, elles sont encore plus sexy que celles du milieu rock. »

 

PIERRE-ARNAUD JONARD

 

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