Trois ans après Popular manipulations, The Districts nous revient avec un nouvel album intitulé You know I’m going anywhere.
Le combo américain originaire de Lilitz (Pensylvanie) semble avoir quelque peu délaissé le son rock à la Arctic monkeys (voire The Strokes) par lequel, en 2015, il se révéla sur la scène indie avec l’album A flourish & a spoil et notamment le single Peaches. On ne change pas une équipe qui gagne avec le label Fat possum records. En outre, Dave Fridmann (qui a travaillé entre autres avec MGMT et Tame impala) s’est chargé du mixage des morceaux, tandis que Keith Abrams s’est impliqué de façon fréquente dans l’élaboration de l’album.
Les onze morceaux de ce nouvel opus nous entraînent dans diverses directions, d’un son un peu disco à des influences U2 en passant par des morceaux interprétés à la guitare sèche. Un album donc très varié et polyvalent.
Robe Grote, leader plus que jamais de ce quatuor américain, nous gratifie de toujours autant de présence, au chant comme à la guitare.
En trois ans, le dynamisme et l’aplomb n’ont pas disparu.
Grande nouveauté chez The Districts, l’apparition de claviers sur la plupart des morceaux comme le sublime Hey Jo qui est le premier single dévoilé, la non moins magnifique ballade Changing, ou encore And the horses all go swimming.
Influences disco années 80 avec le trépidant Cheap regrets sur lequel la guitare nous rappelle qu’elle est loin d’avoir dit son dernier mot.
Morceaux dynamiques encore et encore avec Velour & velcro, très influencé U2 et le puissant Sidecar sur lequel on retrouve des airs de Night time girl en 2017. Non, The Districts en fin de compte n’a pas totalement rompu avec le rock !
Le mouvement se ralentit sur les compos Forth of July et Descend, deux superbes ballades guitare acoustique/voix.
Dans cet album, Rob Grote et ses acolytes abordent les rapports parfois compliqués entre êtres humains, Hey Jo en témoigne merveilleusement.
L’opération maturité amorcée dans Popular manipulations se poursuit avec You know I’m going anywhere, le quatuor de Pensylvanie emmagasinant de plus en plus d’expérience au fil des albums. Les événements (positifs ou négatifs) de la vie privée sont souvent un facteur d’inspiration, The Districts n’y échappe pas.
Trois morceaux illustrent les diverses directions prises par The districts sur ce LP : Hey Jo bien sûr, Cheap regrets et Sidecar.
The Districts ont peut-être, certes, perdu de leur flamboyance de 2015 mais n’en demeure pas moins un groupe incontournable de cette scène indie. Leur notoriété est croissante dans l’hexagone, les parisiens pourront d’ailleurs les applaudir le 14 mai au Petit Bain. Pour les autres, il faudra s’armer de patience en se délectant de ce bon album qu’est You know I’m going anywhere !
- Jean-Christophe Tannieres
Artiste : The Districts
Album : You know i’m not going anywhere
Label / distribution : fat possum records
Genre : rock alternatif
Catégorie : album rock