Sortir un album ou un EP acoustique est décidément devenu une mode de nos jours. Il y a eu Palace, Liam Gallagher, Editors et The inspector Cluzo. Stone temple pilots, suivant ce mouvement, s’est aussi lancé dans cette aventure avec Perdida, son nouvel opus. A propos de ce projet d’album acoustique, le batteur Eric Kretz a récemment déclaré :
« il y a déjà quelques années qu’on voulait faire ce genre d’album mais chaque fois on remettait, ce n’était jamais le bon moment ».
Il faut croire que le bon moment est enfin arrivé !
Perdida (perte en espagnol) traite des bouleversements intervenus au sein de la formation durant ces dernières années, à savoir les départs successifs et les morts à quelques mois d’intervalle des chanteurs Scott Weiland (même si celui-ci avait déjà quitté Stone temple pilots au moment de son décès) et de Chester Bennington, ancien membre de Linkin park, qui a justement succédé à Weiland. Le morceau I didn’t know the time aborde de façon plus précise ces deux morts et le vide qu’elles ont laissé en chacun des membres du groupe qui ont fait un bon bout de chemin avec les deux chanteurs, des amitiés s’étant sans doute nouées.
Jeff Gutt, qui a rejoint Stone temple pilots en 2017 et a donc participé à l’enregistrement de l’album éponyme paru en 2018, est revenu lors d’une interview sur son rôle au sein du groupe : « sur Perdida, j’ai vraiment eu la sensation d’avoir marqué mon empreinte alors que sur Stone temple pilots je découvrais les autres membres et apprenais à bien les connaître ».
Perdida, ce sont dix superbes ballades interprétées à la guitare sèche. Solos de batteries, gros riffs de guitares électriques et vociférations sont absents de cet album. L’ambiance y est intimiste, planante et bon enfant. Il ne manque plus que le publique, si maigre soit-il.
Sur certains morceaux, des instruments occasionnels font leur apparition. I didn’t know the time et She’s my queen accueillent dans leur orchestration une flûte, Years donne la parole à un saxophone alto et Miles away nous fait entendre le guitarron, instrument qui se rapproche du violon.
Les autres morceaux tels que l’entêtant Fare this well, le dépaysant Three wishes par son jeu de percussions ou encore Perdida cent pour cent guitare sèche sont à considérer parmi les meilleures compositions de ce disque.
Quel tiercé (dans l’ordre ou dans le désordre) peut-on donner sur ce Perdida ? Pas évident à déterminer. Fare this well et I didn’t know the time prennent un léger ascendant, suivis de près par Perdida et Miles away mais c’est ce dernier qui prend l’avantage et cela en dépit de la signification symbolique de Perdida qui, de plus, a l’honneur d’apporter son titre à l’album. Concernant Miles away, La touche de guitarron y est certainement pour quelque chose s’il a notre préférence dans ce tiercé.
Perdida est une belle surprise, surtout de la part d’un combo comme Stone temple pilots habitué au gros rock. Cette expérience acoustique envisagée depuis quelques années s’avère donc très concluante et devra, tout du moins espérons-le, être renouvelée.
Perdida, un album étudié pour la détente et qui fera son effet relaxant dès les premières notes du premier morceau !
Note de 10 sur 10.
Jean-Christophe Tannieres