Lana del Rey est de retour, deux ans après l’album Lust for life et, disons-le franchement, c’est une vraie joie de la retrouver dans des compos inédites ! Cette nouvelle galette, qui est déjà la septième de cette chanteuse à la voix suave et émotive s’intitule Norman Fucking Rockwell et ne compte pas moins de 14 morceaux qui, de surcroît, constituent un ensemble assez éclectique mais également de qualité. Il est clair que cette chère Lana n’a pas perdu son temps et a été très productive.
A l’écoute de ce nouvel effort, il s’avère impossible de ne pas établir la comparaison avec l’album Born to die sorti en 2012 dont quelques bons singles furent issus. Il paraît indéniable que ce Norman Fucking Rockwell lui ressemble trait pour trait, Born to die ayant été l’album le plus médiatisé de Lana del Rey et celui qui l’a révélée au grand public.
Norman fucking Rockwell se partage entre ballades interprétées piano/violons (voire à la guitare) et morceaux aux sonorités groove RNB, Lana del Rey n’ayant jamais renié ses influences, Bob Dylan, Jimi Hendrix ou encore Lou Reed dans une certaine mesure. L’opus commence lentement mais sûrement avec le morceau Norman fucking Rockwell où Lana del Rey est accompagnée par un ensemble de violons, cette touche classique mélodieuse cadrant parfaitement avec la voix de la chanteuse.
Le piano, instrument phare de cet album, est présent sur le magnifique Mariners apartment complex, morceau qui tend à nous transporter vers d’autres ailleurs, mais aussi sur le non moins merveilleux Cinnamon girl, Bartender et surtout le sublime California dans lequel Lana et le piano sont accompagnés par des violons. N’oublions pas non plus Happiness is a butterfly où l’émotion, bien que présente tout au long de cet album par le biais de la voix de la chanteuse, se manifeste là aussi sans retenue.
On évoquait les influences RNB, elles se ressentent à pleine oreille dans Fuck it I love you sur lequel un Craig David ou R. Kelly auraient très bien pu poser leurs voix, How to disappear et même dans le single Doin’ time, quoique celui-ci se rapproche davantage d’un son électro, tinté de quelques influences reggae.
Dans un tout autre style, The next best american record, Venice bitch et Love song nous rendent nostalgiques de Born to die qui n’avait pas son pareil pour les somptueuses ballades de cette envergure où l’émotion, inlassablement, nous submerge du début à la fin.
Le LP se referme sur le morceau au titre à rallonge qui, soit dit en passant, n’enlève rien à sa magie et à sa superbe, le fameux Hope is a dangerous thing for a woman like me to have, but I have it qui, pour les animateurs de radios diffusant ce morceau dans leurs playlists, doit être un véritable supplice de prononciation. Dans cette formidable ballade, la comparaison avec Born to die est encore davantage mise en exergue, Lana étant secondée par un piano aux consonances électro de synthétiseur.
Le bilan de tout cela est que, depuis Born to die, Norman fucking Rockwell est l’album de Lana del Rey le plus accompli. La diva a pris son temps pour nous pondre ce fabuleux album, prouvant qu’il ne servait à rien de se précipiter et risquer, par là même, de se planter en beauté. Mais Lana ne s’est pas compromise, Norman fucking Rockwell frisant la perfection à tous points de vue. Bravo Lana, félicitations, du bon boulot !
– Jean-Christophe Tannieres