Lundi 22 avril 2019, quelque part en Alsace… Oui, un lundi comme un weekend qui s’éternise avec son soupçon d’underground, s’il vous plaît! Enfin, c’est le lundi de Pâques et le Lapin a été généreux avec ce plateau alliant pour un soir Shineski et She Loves Pablo.
SHINESKI
Devant une poignée de privilégiés, c’est le quatuor haut-rhinois qui démarre l’événement placé sous le signe de la tension.
Côté public, on communie en balançant en rythme la tête au gré des titres de Ups and downs – dont l’excellent extrait éponyme –, dernier EP en date et des morceaux plus anciens. Cette première partie est tout en générosité, marquée par une voix rugueuse, une basse vorace et de délectables sonorités à cheval sur deux décennies: en quelque sorte, une faille musicale entre le stoner made in Kyuss pour les riffs courts, martiaux et ultra répétitifs, associés au côté catchy des Foo Fighters pour les mélodies (à titre d’exemple, écoutez Bitter dawns).
A l’issue de ce premier round, un battement équivalent à la mi-temps est nécessaire. On boit un coup, on s’aère, on échange quelques mots avant que le chant des Balkans ne retentisse dans la place.
SHE LOVES PABLO
She Loves Pablo est la seconde manche de ces concerts privés. Les quelques invités présents ce soir – plusieurs dizaines tout au plus – se délectent au gré d’un déluge stoner en provenance de Zagreb.
Les titres de Try mandarin se percutent dans la grande pièce à vivre… Dans la fosse de circonstance on apprécie allègrement les assauts du chanteur et l’intensité délivrée par un bassiste tout bonnement ruisselant. L’ambiance invite au chahut et certains se lancent dans une tentative de roulades arrières entremêlées sur fond de tremolos distordus…
Les titres s’étirent, s’étirent, le tempo ralentit jusqu’au précipice doomeux… Le groupe ne boude pas non plus son plaisir de jouer dans pareilles circonstances.
22h30, les derniers larsens se dissipent. Les happy few en ont pris plein les oreilles. Demain, c’est mardi et celui-là n’est pas férié. Même en Alsace!
Benoît GILBERT
-Crédit photos: Benoît GILBERT
Merci à Jonathan et à Six Six.