Cette nouvelle édition du festival Rock Your Brain avait dans sa programmation un avant-goût d’anniversaire pour l’association Zone 51 qui soufflera en décembre ses 20 bougies. Trois jours de musique rock avec des grandes tendances, à savoir “metal” pour le vendredi, “punk” pour le samedi et “rock and roll” le dimanche. Des étiquettes un peu faciles certes mais que ce fut bon!
VENDREDI
Les Strasbourgeois de Dust In Mind ouvre la sixième version du festivalier sélestadien avec une prestation de metal industriel aux faux airs de Lacuna Coil. Aujourd’hui a aussi une saveur spéciale pour le quintet : c’est aussi la date de sortie de leur dernier effort, From ashes to flames. Bien que la salle soit clairsemée, le public est réactif aux séances de headbanging des deux gratteux tandis que l’enchanteuse Jennifer Gervais déroule ses mélodies de sa voix parfaitement dosée. Une bonne entrée en matière avant les peinturlurés de Punish Yourself.
A 20h15, c’est ladite troupe en provenance de Toulouse qui enquille. Pendant une heure, les sons indus et les distorsions décapantes martèlent les Tanzmatten. Hikiko Mori, actuelle chanteuse en l’absence de Klodia, assure l’intérim avec brio. Ses poses lascives, sensuelles voire érotiques lui confèrent des faux airs d’Harley Quinn verdâtre, peut-être même de la femme Gremlin… Sérieusement, elle semble avoir toujours été là au sein des métallurgistes fluorescents. Bémol tout de même: pas de meuleuse ni de flamme ce soir, mais du topless et des bises généreuses pour les premiers rangs…
(…) La scène sélestadienne est relativement grande mais lorsque débarquent les Bourguignons Des Tambours Du Bronx – qui plus est en version « live metal » – chaque centimètre compte. Faut dire qu’aux 9 pourfendeurs de bidons, se sont greffés aussi un chanteur, deux grattes, un DJ tapi dans le fond de scène et la batterie immense de Franky Costanza (ex-Dagoba). Ce dernier tient la dragée haute aux autres percussionnistes durant les titres du groupe ou des excellentes reprises, à l’instar d’une cover de Sepultura. Dans cette config’, le groupe en jette vraiment et galvanise une foule chauffée à blanc qui récolte une multitude de baguettes – pardon de rondins de bois ! – offerts durant tout le set. Les protections auditives sont plus que salutaires mais quel pied!
23h30, c’est le créneau réservé pour Gost. Attention : Gost sans H. Ici, rien à voir avec la formation suédoise grandiloquente. Voilà pour le préalable. N’empêche, question grandiloquence, l’homme-orchestre du soir n’est pas en reste. Masqué derrière un voile de veuve (!), l’énigmatique personnage – un Nazgûl peut être ? – alterne entre assauts sur ses machines, lignes brutales et minimalistes de basse et déclamations lugubres au micro, le tout dans un décor restreint comptant deux panneaux aux motifs ésotériques. C’est un set exprès aux contours de magie noire synthétique flirtant avec l’univers sonore de Justice qui prend aux tripes les spectateurs. Pourquoi pas.
Cette première soirée se clôt avec Carpenter Brut. Ecumant tout l’Hexagone, l’artiste français délivre sa darksynth couplée à des outrances cinématographiques, elles-mêmes pompées dans des séries Z et autres films érotiques datés, et à un jeu de lumières rutilantes. Aussi et afin de vous forger un avis personnel – tout aussi objectif que celui-ci – attendez que la caravane passe par chez vous. Comme dit précédemment: les photos me manquent, les mots aussi.
Fin de la première journée, certains font encore quelques emplettes, boivent une bière, … Demain, c’est le punk qui sera au menu.
-Benoît GILBERT
Crédit photos: Benoît GILBERT