Jeudi 21 juin 2018, J-1
À Clisson, les festivités commencent toujours le jeudi et cette année nous sommes arrivés plus tôt, bien décidés à profiter de cette soirée précédant de quelques heures l’ouverture officielle du Hellfest. Pardon du « Meilleur grand festival de France » (cf Festival Awards ; pour la troisième fois SVP). En attendant, avec notre bracelet désormais vissé au poignet, nous pouvons déambuler sur le Hellcity Square au sein d’une marée humaine. Le soleil peine à quitter les lieux. C’est vrai nous sommes dans l’Ouest.
Un tour de chauffe
Un public dense est déjà sur le site, résolu à ne pas manquer une miette de cette grande fête annuelle. Même si l’attente pour récupérer son pass est assez longue, tout monde joue le jeu. On patiente calmement, on discute beaucoup – et dans de multiples langues aux portes de la Babel du Metal – et l’on avance à tout petits pas… Cette première enceinte à l’allure d’amplificateur géant façon Spinal Tap enfin franchie, rebelote! Comme un bug dans la matrice, certains font à nouveau le pied de grue … afin d’acquérir le précieux sésame pour l’édition 2019. Et oui, mieux vaut s’y prendre tôt! So, wait and see, une expression qui ne sera pas galvaudée cette année, notamment pour tous les métalleux qui lorgneront sur du merchandising estampillé HF.
Alors que les campeurs débarquent en flux continu de toute part avec leur maison de poche et gagnent l’extrémité du Metal Corner, le Hellcity Square devient une grande cour récréative en ce début de soirée. Les boutiques sont toutes illuminées et nous tombons sur la performance de The Rock’n Roll Wrestling Bash. Tandis que sur la Hell Stage un groupe enchaîne les titres typés hard rock , des catcheurs et des danseuses divertissent une plèbe compacte et massée aux abords du ring dressé pour l’occasion. Les cordes à linge pleuvent et alternent avec les souplesses arrière. La foule apprécie ces jeux du cirque version XXIe siècle et applaudit le show des musiciens par la même.
Les premiers hectolitres de bière s’écoulent à grande vitesse. En somme, la fête bat son plein.
The Butcher’s Rodeo, the sparring-partner
Trois quarts d’heure plus tard, c’est sous le chapiteau du Metal Corner qu’il faut être afin d’assister au show (chaud ?) de The Butcher’s Rodeo. Avec un set en guise d’uppercut, voici poindre le meilleur sparring-partner pour s’échauffer en vue de cette 13e édition. Le groupe emmené par Vincent Peignart-Mancini (également hurleur chez AqME et avec lequel nous avions échangé il y a peu) balance sans laisser de répit à son auditoire des titres punchy qui tapent fort et juste.
La prestation offerte par le frontman est quasi-viscérale et colle à merveille aux rythmes effrénés de la formation hobocore. Face à cette dernière, la foule, remontée comme un coucou. On ne compte plus les slammers durant le concert qui atterrissent dans les bras des agents de sécurité. Une foule bourrine qui décape le plancher des vaches au point de garnir l’air concentré sous le chapiteau d’une délicate pellicule de poussière. Calmos les gars, il y a encore une centaine de shows à voir !
Clisson, la ville-champignon
Reléguée derrière une grille, la cathédrale en guise de porte d’entrée monumentale nous fait de l’œil, il va falloir être patients quelques heures encore… Au vu des files interminables constituées devant les quelques stands de nourriture, nous optons pour un tour en ville. En traversant la petite cité aux faux airs de Toscane, nous contemplons les ponts et les bas-côtés qui se parent au cœur de la nuit de voitures, camionnettes et autres camping cars. Les rares carrés de verdure des zones commerciales s’élèvent au rang de micro-campings pour les jours à venir. Le pizzaiolo tient boutique passé minuit et propose une carte de saison : La Maiden côtoie la Megadeth, à moins que ce ne soit la Deftones qui attire les festivaliers, … Bref on y est et à ma montre, c’est déjà vendredi !
-Marion ARNAL, Benoît GILBERT
-Crédits photos : Benoît GILBERT