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RED SIDES, Let Them Despise Us

C’est à priori un trio devenu duo pour les compos mais trio en studio, puis un duo qui se change en quatuor pour les concerts… Le moins qu’on puisse dire, c’est que les Red Sides ont choisi (à dessein ?) de brouiller les pistes quant à sa forme. La base étant quand même Manu Bassand aux basses et aux chants avec Adrien Icart aux guitares ainsi qu’aux voix additionnelles…

Après un premier 7 titres en 2014 (Red sides), Red Sides, devenu duo, toujours Bisontin (de Besançon donc) a sorti fin septembre un E.P : Let them despise us.

Dès les premières mesures de son premier morceau, c’est presque une évidence, cet objet sonore va gratouiller notre culture rock commune.

Stay commence le voyage avec seulement une mesure de basse/batterie en introduction avant que la voix ne nous attrape par sa suavité et cette impression immédiate de retrouver non pas une voix mais une multitude de chants aimés dans un passé plus ou moins proche.

De Damon Albarn des Blur en passant par Miossec ou Tom Meighan des Kasabian la voix de Manu fait des merveilles dans les graves. On retrouve aussi Johnny Rotten dans P.I.L ou Mark Hoppus pour Blink 182 lorsqu’elle change d’octave et se teinte d’un punk vivifiant lors du refrain de ce premier morceau. La compo et les chœurs donnent à l’ensemble une saveur rock britannique assez intemporelle, marque des (très) bons morceaux qui resteront dans les têtes au moins et l’histoire avec de la chance.

Pour Away from pain une voix amie au chant accompagne Manu dont l’accent presque Manchestérien accentue cette impression prégnante d’avoir traversé la manche. Ce  morceau plutôt doux au niveau du chant a un tempo enlevé. Les guitares joyeuses aux sons léchés et travaillés ponctuées de « pick-slide » donnent tout son sens au thème et à l’auditeur l’occasion de chanter en chœur : « The sunshine’s in our heads ! »

Plus lourd et grave le titre éponyme Let them despise us garde néanmoins une distance très british. Les arrangements rythmiques, les chœurs et les riffs de guitares amènent en même temps une énergie primaire à faire head bangger un régiment mais pas seulement. Une finesse sournoisement intelligente s’insère dans le cervelet de l’auditeur, l’enjoignant à remettre le morceau sur le lecteur encore et encore…. C’est bon !

Strange sera un hymne à la « strangitude » ou ne sera pas. Le morceau laisse croire qu’on est encore en terrain connu et c’est presque vrai. Les guitares se mettent rapidement en action sur une rythmique enlevée et finissent par plaquer des accords énergiques sur les cymbales alors que les chœurs en hou hou hou houuuuuuuu emmènent le chant dans une danse endiablée finalement pas si étrange que ça. L’auditeur échevelé finira avec une banane au milieu du visage, Strange, I’ve seen that face before…

Le dernier morceau de cet E.P : I know her, aurait pu se trouver sur le dernier album d’un Gallagher, Liam par exemple, ce qui le rendrait écoutable avec la voix de Manu Bassand… Plus lent au tempo, piano et chœurs féminin au loin, il clôture avec classe ce voyage Doux/Outre-manche.

Mixée devant tout au long de cet E.P, la voix est clairement le bijou dont la musique est avant tout l’écrin. C’est un parti pris comme un autre surtout qu’il est fort bien réalisé. Déjà fort apprécié  gageons que cet écrin prend une tout autre dimension sur scène. Il ne peut en être que magnifié… On a hâte de le vérifier.

-Bérénice

 

Artiste : Red Sides

Album : Let Them Despise Us

Label/distribution : Red Sides

Date de sortie : 15/09/2017

Genre : Rock

Catégorie : Album rock

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