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BECK, Colors

Ce vendredi sort le 13ème album de Beck, Colors, au nom bien choisi pour évoquer un arc-en-ciel sonore, tant l’éclectisme musical est la marque de fabrique du musicien américain depuis ses débuts. Produit par Greg Kustin, co-auteur du tube d’Adèle Hello, ce disque succède au sombre Morning Phase (récompensé par un grammy en 2014) et se veut comme une ode à l’euphorie et à la joie communicative. 

Colors ouvre les hostilités, la chanson étant un véritable appel à la fête, ce qui tranche à une époque où le pessimisme et le renoncement domine dans l’Amérique de Trump. Electro, flûte de pan emprunté au dernier Arcade Fire, patchwork sonore bigarré ambiance club : Beck fait figure d’éternel étudiant fêtard et porte très bien ses 47 ans. Seventh Heaven s’avère une composition indie-pop plus classique, mais où la voix de Beck se montre toujours précise et juste, ne semblant pas subir l’érosion du temps. L’artiste fait ce qu’il veut, comme il le veut : cette liberté est clairement exprimée sur I’m so free, autre titre joyeux, avec des accélérations de rythme et son énervé évoquant un peu la période Odelay où il exprime clairement et librement son état d’esprit. Dear life débute telle une jolie ballade au piano (genre Beach Boys), pour un petit bijou de chanson pop-rock rétro, sans doute un des meilleurs singles de l’album, avant que No Distraction, avec des riffs brefs mais directs continue de nous titiller (« pull you to the left, pull you to the right » chante Beck).

C’est avec surprise mais plaisir que l’on retrouve le single Dreams, sorti pourtant en 2015, qui est ici relooké et reboosté, comme un vieux film qui ressort en version colorisé : quelques grincheux vont préférer l’original (qui figure en dernière position dans l’album), mais la nouvelle version apportera sans doute du ravissement aux fans. Wow, sorti en juin dernier, rappelle que depuis Loser en 1994, Beck aime le hip hop et sait le marier hier avec le blues rustique, aujourd’hui avec de l’électro amenant des cœurs hurlant « lalala », sans oublier le rugissement d’un lion. Un résultat absolument épatant, Beck s’amuse, et rappelle que depuis un quart de siècle, les artistes sachant se renouveler en gardant succès public et critique sont de plus en plus rares. Il en est.

Up all night, avec ses claps et toujours le sens du refrain, est aussi efficace mais peut-être légèrement en dessous, avec un refrain vague “Just wanna stay up all night, There’s nothing that I wouldn’t rather do” mais un ensemble réussi collant à l’ambiance de l’album, comme le titre suivant Square One. Enfin, Fix me, douce sucrerie au piano, aux superbes arrangements, se révèle un pur moment d’apaisement et de douceur.

Au final, après 25 ans de carrière, Beck délivre peut être son album le plus excitant depuis les années 1990,  juvénile dans l’esprit et poussif dans l’écoute avec des titres imparables dans la lignée de ceux qui ont fait sa renommée. Un excellent moment et un plaisir à partager sans retenue, album garanti sans prise de bec.

 

 

Artiste : Beck

Album : Colors

Label/Distribution : Capitol

Genre : Rock/Pop/Indé

Date de sortie : 13/10/2017

Catégorie : Album Rock

 

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