Mardi 14 mars 2017, un des plus grands groupes finnois en matière de power metal s’apprête à fouler la petite scène de la Rodia de Besançon : j’ai nommé Sonata Arctica. Fondé en 1996 et après neuf albums à succès, la bande de scandinaves a fait un bout de chemin depuis 20 ans, et c’est avec une excitation démesurée que nous nous dirigeons vers l’entrée de la salle pour assister à une prestation grandiose.
Mais l’heure n’est pas au bavardage : la soirée débute avec les norvégiens de Triosphere. Le groupe de heavy metal est menée par Ida Haukland, chanteuse et bassiste, accompagnée sur scène par trois grands gaillards à l’air sérieux.
Heureux d’être présents, le groupe ne cesse de sourire et de remercier le public franc-comtois au fur et à mesure que les chansons sont jouées. Triosphere a droit à 45 minutes de jeu, et ce ne sont pas moins de huit titres qui sont interprétés ce soir : dont 7 sont extrait de leur nouvel album The Heart of The Matter. Le set débute sur My Fortress, gros morceau aux tendances heavy metal et tout de suite, nous nous apercevons que la chanteuse/bassiste n’est pas là pour déconner. Elle envoie sec ses riffs et ses lignes de chant, alternant entre chant clair doux et grosse voix profonde. On apprécie tout particulièrement les titres The Sphere et Breathless, qui sont d’ailleurs joués à la suite l’un de l’autre. Driven arrive quelques instants plus tard dans le set, ce sera le seul titre interprété ce soir qui est extrait de leur deuxième album The Road Less Travelled. Les musiciens interagissent à de nombreuses reprises, et surtout entre eux, ce sont des moments tellement agréables qu’ils méritent d’être mentionnés.
Enfin, The Heart’s Dominion est le dernier morceau du groupe pour ce soir, il clôt le set de Triosphere, qui fut plaisant pour une ouverture de soirée mais que l’on ne retournera pas forcément voir en tête d’affiche.
Ils laissent la scène aux Canadiens complètement déjantés de Striker : jeune groupe à l’avenir prometteur qui se caractérise comme un groupe à la fois de heavy metal, de hard rock et de 80’ hair metal. Ils sont quatre en version studio, mais un cinquième membre les accompagne en concert. Formés en 2007, les quatre copains ont déjà quatre albums à leur actif et deux EP.
Ils débarquent sur scène en courant et c’est un raz de marée humain qui s’abat sur le public de la Rodia lorsque les premières notes de Crossroads débutent. Un heavy metal délivré avec force et efficacité : voilà comment on pourrait résumer les 45 minutes de passage du groupe. Les deux frères Brown (Timothy à la guitare et Adam à la batterie) sont tout sourires et interagissent énormément. Le batteur est d’une humeur agréable, et s’amuse à faire des grands sourires, des clins d’oeil et des grimaces à l’assemblée pendant tout le set. Dan Cleary, au chant, est de son côté d’une bonne humeur communicative et se déplace de long en large de la scène, n’hésitant pas à interagir avec les premiers rangs et se placer à quelques centimètres des visages de ses fans pour chanter quelques lignes. Les titres accrocheurs et l’énergie du groupe font de ce set un grand moment dans la soirée. Les hymnes se suivent et ne se ressemblent (presque) pas : Former Glory, Phoenix Light, Born to Lose, Too Late puis le final sur Fight For Your Life, que les musiciens font reprendre en choeur par tout le public à de très nombreuses reprises.
Le set se termine sur une belle note et la découverte de Striker fut probablement le moment que l’on retiendra de cette soirée.
A noter que ces deux groupes sont sortis dans le bar de la Rodia après le concert et se sont adonnés à une séance de dédicaces et de photos avec le public.
Finalement, il est quasiment 23h quand les lumières s’éteignent pour faire place aux stars de la soirée. L’introduction de We Are What We Are résonne dans la grande salle de la Rodia, et les musiciens s’installent silencieusement dans les applaudissements généraux, à commencer par Tommy Portimo qui s’installe en toute discrétion derrière sa batterie. Chacun s’installe à sa place, et Tony Kakko (chant) débarque en furie sur la scène avant d’attaquer les premières notes de Closer to an Animal, le premier extrait du dernier album du groupe, sorti il y a quelques semaines à peine. Life est interprétée à sa suite, et malgré la forme olympique des musiciens sur scène, on sent que le public peine à entrer dans ces morceaux plus récents, peut-être moins speed que ce que l’on pouvait retrouver auparavant.
The Wolves Die Young arrive à grand pas et le public commence un peu à se laisser transporter par les rythmiques symphoniques des titres interprétés. Tony Kakko s’arrête un instant pour discuter un peu, et les musiciens échangent de grands sourires avec l’assemblée présente : la joie se lit sur leur visage. Un vieux titre plus speed s’enchaîne alors, avant que le chanteur s’installe sur le bord de la scène, face à une demoiselle du public pour lui chanter dans les yeux Tallulah. S’en suive les dynamiques Fairytale et Fullmoon, sur lesquelles les musiciens peuvent démontrer tout leur talent : Tommy Portimo (batteur) joue avec ses double-pédales et déchaîne la foule avec ses rythmes effrénés, quant à Pasi Kauppinen et Elias Viljanen, ils font le show et enchaînent les solos de guitare et lignes endiablées.
Among the Shooting Stars vient remettre un peu de douceur dans ce monde de brutes et c’est sur ce genre de titre que le rôle de Henrik Klingenberg prend tout son sens, aux claviers. Alors que le groupe sort de scène sous les applaudissements chaleureux d’un public qui s’est réchauffé au fil des morceaux, l’instrumentale de No More Silence résonne dans la Rodia et c’est ensuite un vieux titre qui est interprété, Abandoned, Pleased, Brainwashed, Exploited, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure du combo finnois., suivie de près par la sublime ballade The Power of One, extraite de l’album Silence sorti en 2001.
Le groupe quitte la scène suite à cette interprétation magistrale, laissant le public se remettre doucement de ses émotions, avant de revenir pour le rappel. La surprise Misplaced est jouée dans ce rappel, à la plus grande joie du public présent qui reprend une bonne dose de speed metal avant de laisser place aux cultissimes I Have a Right puis Don’t Say A Word.
Comme à son habitude, le groupe finit son concert sur la chansonnette Vodka, et les musiciens se prennent dans les bras pour faire une photo finale avec le public, avant de quitter la scène sous une ovation intégrale du public présent ce soir.
Objectivement, la prestation à laquelle nous venons d’assister était vraiment bonne : le groupe était en forme, heureux d’être là et ont fait le job. Le son est toujours aussi bon et il est vraiment agréable d’avoir l’opportunité d’accueillir des groupes comme Sonata Arctica dans une petite salle comme la Rodia. Il était cependant dommage que le public ne se soient pas déplacés aussi nombreux qu’espérés.
- Marion ARNAL
- Crédits photos : Guillaume JEANNERET