Ce jeudi 16 mars, l’équipe Sensation Rock se dirigeait vers la Rodia pour le concert des Wampas, accompagnés pour l’occasion par les Raves Agées du Bulbe.
Eux qui ont sillonnés les festivals depuis des années, en pause depuis un an, et de retour sur scène pour cette soirée : ce fut de longues et heureuses retrouvailles pour le trio punk des Raves Agées du Bulbe. Tout de mauvais goût vêtu, les gaillards sont là pour délirer et pas qu’à moitié.
Un chanteur criant furieusement portés par deux co-chanteurs guitaristes, constamment accompagné par une boite à rythme mirifiquement kitsh, le live fut aussi animé par deux claudettes déguisées en infirmière trash, prêtes à s’armer de brosses à toilettes pour le poétique titre « respecte ma cuvette ».
Parlant des droits des enfants : « tu peux taper dans ma maman, mais pas quand je suis dedans », déclarant la guerre aux fleurs avec « fuck pollen », empli d’une fausse candeur assumée, les Raves ont un humour noir des plus délicieux.
On y retrouve même quelques accents de Stupeflip dans leur style, pour le coté caricature de la pop soupe et leur manière de scander parfois les paroles. Nous avons pu le remarquer notamment avec « On s’fout de ta gueule », chanson explosive sur l’aliénation au travail.
Bref, les Raves Agées du Bulbe, c’est du punk bien déjanté qui s’adresse à tous ceux qui n’ont pas peur de complètement s’éclater, et dieu sait que ça fait du bien.
Quelques instants de pause bien méritée s’écoulent avant que le groupe phare de la soirée n’entre en scène !
On pourrait croire que les Wampas sont un groupe fait pour les live… Et ben oui non d’une fille de petite vertu ! Ces mecs ont un punch à faire pâlir un mioche sous bonbons qui vient d’avoir une Xbox !
Zéro temps mort ! Les rares temps où nous avons pu respirer un peu furent lorsque Didier Wampas a fait monter sur scène les enfants présents dans l’assemblée avant la chanson abordant le thème de Noël, puis avant le rappel.
Ce grand artiste est tout de même celui qui assure vraiment le show du groupe : Didier Wampas se jetant tout foufou dans son public à la recherche de fans, ou pas, près à chanter avec lui, qui se met en équilibre sur un siège tremblant tenu par la foule, qui, même quand il est porté par une horde de demoiselles, continue de beugler avec passion ses chansons, et ce pour notre plus grand plaisir (et celui de l’héroïque régisseur chargé du câble du micro). Je plains n’importe quel groupe qui, dans un festival, devrait jouer après cette tornade.
De toute façon, il aurait été dur de ne pas passer un bon moment avec leur punk délirant aux accents rock’n’roll, empli d’une nervosité positive. Le public était déjà conquis de base, et ce fut une joie de sautiller avec tout ce beau monde du début à la fin du concert. Cependant, il aurait été de bon ton de pouvoir entendre mieux les paroles déjantés et touchantes du groupe.
Nous avons été enchantés de les voir répondre au rappel par quatre chansons, tout en ayant la classe de ne pas conclure par l’illustre chanson de Manu Chao.
Ce fut tout de même une excellente soirée, un grand merci aux Wampas pour leur génie !
- Annabelle MATHIEU
- Crédits photos : Lucile VOLPEI