Le groupe Cherry Glazerr s’est formé en 2013 autour de trois membres : Clementine Creevy, Hannah Uribe et Sean Redman, respectivement à la guitare, batterie et à la basse. Un premier album voit alors le jour en janvier 2014, intitulé Haxel Princess. Mais en l’espace de quelques mois, Sean Redman et Hannah Uribe quittent le groupe. Clementine Creevy n’en profite pas pour se reposer sur ses lauriers, bien au contraire. Elle intégre donc deux nouveaux musiciens : Tabor Allen aux percussions et Sasami Ashworth aux synthés. Le 20 janvier 2017 paraît Apocalipstick, un album aux influences à la fois indie pop, electro pop ou encore punk rock.
L’écoute débute sur le titre Told You I’d Be With The Guys, un morceau ravageur, langoureux et presque sensuel. La voix claire de Clementine vient contraster avec le bruit des instruments. On sent tout de suite que l’album va être violent, un esprit punk rock est mélangé à un côté Do it yourself, et cela nous invoque une onde de fraîcheur dans le milieu musical ! Le riff central de ce titre reste très simple, comme beaucoup d’autres sur l’album, mais cela n’empêche pas le mouvement de tête tout du long de l’écoute de l’album.
L’album possède deux types de chansons : des très axées rock et des plus axées power pop, voire même electro pop. Le timbre soyeux de la jeune chanteuse donne une atmosphère très aérienne dans cette deuxième catégorie, alors qu’elle sait également la moduler dans un genre plus violent. Les textes semblent ironiques, beaucoup de second degré et d’humour sont utilisés. La basse est au coeur de chacun des morceaux, avec des lignes très fortes et bien construites.
Les morceaux Trash People, Nurse Ratched, Moon Dust ou encore Sip o’Poison et Humble Pro sont d’une puissance inébranlable, des murs semblent construits autour de ces titres qui n’ont presque pas de faille, si ce n’est la fierté d’être à la fois des titres aux influences grunge, punk et rock et qui tabassent vraiment. Mais des balades viennent quand même apporter un peu de douceur, comme le calme Lucid Dreams qui nous emporte sur une autre planète grâce au mariage de son riff et de la voix claire de Clementine Creevy : probablement un des morceaux les plus intéressants en terme de construction.
L’opus se termine sur le morceau éponyme et instrumental Apocalipstick qui est composé sur la base basse/batterie vraiment intéressante et au final résume assez bien l’album que l’on vient d’écouter.
Pour conclure, Apocalipstick est un album aux influences indie rock, tapant parfois sur le power pop et avec un message plutôt féministe à la sauce Girl Power. Cherry Glazerr nous prouve par cet opus aux multiples facettes que le rock féminin n’est pas mort, bien au contraire, et qu’il a encore de beaux jours devant lui.
- Marion ARNAL
Artiste : Cherry Glazerr
Album : Apocalipstick
Label / Distribution : Secretly Canadian
Date de sortie : 20 janvier 2017
Genre : indie rock, punk, grunge
Catégorie : Album rock