En 2014 ils avaient conquis et mis tout le monde d’accord avec My Type.
Le quatuor californien mené par A/J Jackson est de retour avec leur second long EP Saintmotelevision histoire de nous faire oublier la grisaille automnale.
Et vous n’allez pas être déçu. Ils ont justement déclaré que cet album est censé suivre l’EP My Type : « Pour ce prochain disque, je pense qu’il va être un prolongement. Je pense que l’EP en lui-même n’était pas totalement achevé donc nous devons d’abord finir ça avant de pouvoir passer à autre chose ».
Saint Motel n’aura pas perdu leur groove si familier. L’album s’ouvre dans une ambiance follement seventies. Aux faux airs de My Type par des frappements de mains et le retour du saxophone, Move est beaucoup plus funk. Un rythme et des paroles menant forcément au déhanchement.
Destroyer est au contraire rock. Même si le saxophone est de retour, il est plus lourd et plus frénétique, presque dérangeant. A/J Jackson est énervé, brisé par l’amertume et décidé à prendre sa vengeance : “I don’t break hearts, I destroy them“. On le ressent à travers les voix utilisées à bon escient permettant ainsi de retransmettre l’ironie de la musique. Vers la fin, le morceau explose en un solo de guitare puis de saxophone.
Le jeu sur les voix est également présent pour Slow Motion. Cette fois-ci on oublie le saxo et place à de l’électro minimaliste et à un ralentissement volontaire de la voix au refrain.
Born Again joue à un autre niveau. Une atmosphère de gospel plane le long du titre parsemé de chœurs et d’envolées lyriques. Normal me direz-vous d’utiliser les caractéristiques du genre musical religieux quand la chanson traite de résurrection par l’action du repentir.
For Elise est à part de l’album. Composée presque seulement d’énumérations, la musique rend hommage à ses femmes qui ont inspiré les artistes pour l’écriture de leurs titres et ce, à commencer par la fameuse Elise pour Beethoven. Justement, la musique fait directement référence à Für Elise jusqu’à même reprendre quelques notes de cette composition des plus célèbres.
Saintmotelevision est étiré dans tous les sens tellement les sonorités sont différentes. Aucune musique ne ressemble à la précédente mais c’est bien du Saint Motel que l’on retrouve à la fin. Les styles sont méticuleusement bien choisis afin de retranscrire le message spécifique à chaque titre.
Les paroles sont le plus souvent simplistes mais assez astucieuses. Similaire à Destroyer, les paroles du refrain de You can Be You possède aussi un renversement de situation : “You can be right, you can be wrong, You can be anything you want, You can be you, But you’ll always be mine “
À travers 3 vidéos 360° pour Move, You Can Be You et Born Again postées sur YouTube, on retrouve leur seconde passion : la réalisation de vidéos.
- Marion LANG
Artiste : Saint Motel
Album : Saintmotelevision
Label / Distribution : Elektra Records
Date de sortie : 21 octobre 2016
Genre : indie rock / indie pop
Catégorie : Album rock
