Nos scottishs préférées sont de retour ! 3 ans et demi après Opposites, un double album ayant marqué un tournant dans la carrière de ce trio écossais, Biffy Clyro est de retour avec Ellipsis. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’après une absence aussi longue qui s’est faite ressentir, ce nouvel opus marque encore les esprits de par sa diversité et la richesse d’exploration dans la composition. On vous raconte !
Ellipsis s’ouvre sur la chanson Wolves of Winter, que nous avions déjà eu l’occasion d’écouter depuis fin avril, ce morceau ayant été sorti en guise de premier extrait de l’album. Wolves of Winter fait partie des chansons qui restent dans l’esprit Biffy Clyro. En effet, une basse très présente, des paroles engagées et un chant alternant à la fois entre la douceur et la violence. La force de Biffy Clyro passe une fois de plus par l’efficacité de ce duo basse-batterie qui fonctionne à merveille depuis une vingtaine d’années à présent.
A sa suite, nous découvrons Friends and Enemies et ses influences très synthétiques ainsi que son refrain agrémenté de chœurs aigus qui surprennent au premier abord. C’est un morceau plus pop que ce à quoi Biffy Clyro nous avait habitués mais il développe un aspect plutôt innocent, notamment grâce aux chœurs chantés par des enfants lors du pont aux trois quarts de la chanson et des rires de ces mêmes enfants que l’on entend tout au long du morceau.
Animal Style, qui était également sortie en guise de preview de l’album il y a quelques semaines, part ensuite plus dans un univers punk rock. Les jumeaux Johnston font les chœurs sur le refrain, aux côtés de phrases scandées par Simon Neil avec une délicate puissance. Les riffs sont répétés en boucle mais c’est une recette qui fonctionne bien car on a envie de se dandiner à leurs rythmes effrénés.
Re-arrange est une petite perle au milieu d’un grand océan, un doux morceau de sucre dans un café amer. La douceur des vocales de Simon n’a rien à voir avec ce que nous avions pu entendre auparavant. Autant nous avions été émus par un Machines il y a dix ans sur Puzzle, autant cette fois-ci l’émotion n’est qu’un mot parmi tant d’autres tellement nous avons aimé cette chanson. Une parenthèse de bonheur et de tendresse parmi un album aux sonorités éclectiques et rock’n’roll comme Biffy Clyro savent les faire.
Herex poursuit cette parenthèse plus cool et doucereuse. Ce morceau fait la part belle aux chœurs formés d’onomatopées, un peu à la façon d’un Woo Woo clôturant Opposites, sauf que cette fois Herex est en plein milieu de l’album. On commence un peu à s’essouffler et c’est dommage, d’autant plus que le morceau suivant, Medicine, est plus doux également et pourrait être une perle également si l’on n’avait pas eu cet enchaînement. On sent que les influences de Biffy Clyro ont quelque peu changées, l’album est composé de nombreux arrangements qui ne font pas toujours en sorte que les morceaux sonnent façon Biffy Clyro. Cette parenthèse est un petit peu décevante, cela devient un peu mielleux et malgré une qualité irréprochable, l’ennuie est de mise.
Heureusement, Flammable vient redresser la barre en nous proposant une nouvelle fois des riffs qui prouvent malgré tout que l’identité du groupe reste au top de sa forme. On a bang vient à sa suite et là on retrouve ce que l’on attendait depuis le début de l’album ! Tous les ingrédients sont réunis pour que cette chanson soit une des meilleures de l’opus : des lyrics percutants, un duo basse-batterie d’une efficacité suprême et des riffs accordés à une voix monstrueusement puissante qui part dans tous les sens. C’est ce genre de composition que l’on aime chez Biffy Clyro.
Et soudainement, changement d’ambiance. On se retrouve dans un pub irlandais au milieu d’un western, en train d’écouter un musicien local qui fait de la country en buvant de la bière. Small Wishes est un mélange de country et de heavy. Surprenant, n’est-ce-pas ? Et pourtant, toute la classe de Biffy Clyro est retranscrite dans ce morceau aux sonorités pop et country, avec un solo de guitare digne des plus grands joueurs de heavy metal en plein milieu. Cette petite merveille est la surprise de l’album, et pour notre part, on l’adore !
Nous touchons presque à la fin de l’album, Howl est l’avant-dernière chanson et elle dispose d’une qualité impressionnante. Howl nous impose déjà de nous projeter lors d’un éventuel futur concert, à chanter les refrains en chœur et hurler à plein poumons toutes les paroles de cette chanson résolument rock, composée de teintes punk rock qui font plaisir aux adeptes de la première heure.
Et puis enfin, People ferme la version classique de l’album en douceur. La voix de Simon Neil se distingue clairement d’une instrumentale épurée d’artifices, c’est presque en acoustique que le groupe clôt cet album à sa manière, en toute humilité. Et ça nous plaît.
Ce septième album de Biffy Clyro nous montre de nouvelles facettes inexplorées du groupe, on ressent qu’il n’a pas été réalisé comme les autres, que le groupe a eu besoin de se recentrer sur quelque chose de plus concret, peut-être de plus mature ? Certains diront qu’ils se sont perdus en chemin, que c’était mieux avant, mais mine de rien, l’évolution fait partie intégrante d’un groupe et c’est en expérimentant que l’on évolue et que l’on s’améliore. Ce nouvel opus est différent de ce que l’on avait pu entendre auparavant, mais ça fait du bien, cela prouve une nouvelle fois que Biffy Clyro ne se cantonne pas à un seul genre musical mais tente de nouvelles idées, de nouvelles approches, et ça fait du bien.
– Marion ARNAL
Artiste : Biffy Clyro
Album : Ellipsis
Label/Producteur : 14th Floor Records, Warner Music UK
Date de sortie : 08/07/2016
Genre : Alternative Rock
Catégorie : Album Rock