Septième album pour les suédois qui se sont fait un nom depuis près de 20 ans avec leurs prénoms, avec des guitares plutôt rangées pour un disque (trop ?) tranquille en investissant pleinement le registre pop.
Vous vous souvenez de Young Folks, beau succès du groupe en 2006, avec son passage sifflé (peut être un des plus célèbres et un des plus accrocheurs de ces dernières décennies ?). Et bien à la première écoute du premier extrait, Dominos, on a l’impression d’être de retour dans ce milieu des années 2000 avec sonorités de clavier pour taper des mains lors de festivals. Love Is What You Want est un morceau avec un réel potentiel, très plaisant: le groupe s’est entouré de producteurs de renom, comme Paul Epworth (Paul McCartney, Florence and The Machine), Bloc Party), Greg Kurstin (Adèle, Beck) ou Emile Haynie (Lana Del Rey, Eminem) ; il se démarque assez nettement de l’ensemble au même titre que le bon morceau What you talkin about ?, morceau pop indé taillé pour le dance floor.
Pour le reste, il faut bien reconnaitre que l’ensemble demeure assez convenu et le rock énergique aux fortes guitares (entendu sur Gimme Some sorti en 2011, à l’instar du très bon single Breaker Breaker) est absent : le groupe semble avoir pris un chemin teinté de nostalgie, comme sur Breakin’Point et son modèle de mélodie à siffler, qui rappelle le gros tube du groupe, facilement oubliable.
Et c’est un peu le constat que l’on dresse au fur et à mesure de la progression de l’album : certes des mélodies accrocheuses (A Long Goodbye) et d’autres qui peuvent être écouter en voiture comme fond sonore durant la période estivale (In This Town, Hard Sleep), avant de risquer de tomber dans un certain oubli au même titre que d’autres groupes pop-rock dont on a l’impression qu’ils sont un peu tous sortis du même moule ces dernières années. Certes, le groupe dénote un savoir faire évident (comme sur le morceau Between The Lines où la voix du chanteur Peter Moren a un petit quelque chose de John Lennon).
Un album qui plaira sans doute aux amateurs de la première heure, mais qui pourra sembler quelconque aux autres. Ni génial, ni mauvais, il n’apparait pas comme le tournant annoncé par le titre, en dépit de quelques bons moments de pop efficace mais aussi un manque d’inspiration pour certains titres. A croire que la nostalgie n’est plus ce qu’elle était.
Julien.
Artiste : Peter, Bjorn and John
Album : Breakin’Point
Label/Producteur : INGRID
Date de sortie : 10/06/2016
Genre : Rock / Alternative
Catégorie : Album Rock