Cette douzième édition du Jardin du Michel aura bien donné du fil à retordre aux organisateurs, entre mouvements sociaux, état d’urgence et météo exécrable… C’est en fin d’après midi, en arrivant à Blenod-les-Toul, que l’on nous explique que la route s’arrête ici, et que les parkings du festivals sont totalement impraticables. Une armée de bénévoles, parfois aidés de riverains, s’affaire donc à gérer le flux de véhicules pour les stationner au sein même du village.C’est donc à pied que nous rejoignons le site du festival sous un ciel menaçant, craignant l’alerte aux orages émise par les services météo. Sur place, nos craintes de pénétrer dans un immense marécage boueux s’estompent et même s’il est impératif d’être très bien chaussé les efforts de l’organisation semblent porter leurs fruits pour rendre relativement praticable les déplacements sur le site.
Face à ces impondérables, le programme a été retardé d’une petite heure et nous pouvons donc malgré notre retard quand même assister au concert des Steve’N’Seagulls qui ouvrent la soirée sur la grande scène. Ces finlandais ont fait le buzz ces derniers temps sur les réseaux sociaux avec leurs improbables reprises de groupes comme AC/DC, Iron Maiden et autres Led Zeppelin ; le tout interprété avec banjo, accordéons et autres mandolines. La recette est bien ficelée et fonctionne comme attendu.
Sous la Cabane de Michel, petit chapiteau ou seules quelques dizaines de spectateurs peuvent prendre place, nous assistons ensuite au spectacle de Prisca de Grimòn, seule en scène pour nous prouver que les tâches ménagères n’ont pas de secrets pour elle dans une mise en scène totalement “déjantée”. Tout simplement génial !
Nous enchainons ensuite avec les strasbourgeois de Dirty Deep, désormais en trio, sur la scène du chapiteau. Un blues bien musclé qui rend l’ambiance on ne peut plus rock’n roll, l’atmosphère lourde et moite collant ( c’est peut de le dire… ) parfaitement à ce set, le public lui en redemande, assurément une belle réussite.
Dans un registre totalement différent, Hubert-Felix Thiéfaine prend alors possession de la grande scène devant un public conquis d’avance et impatient d’entendre les grands classiques de son répertoire. Si la première partie du concert fait la part belle à quelques titres plus confidentiels, anciens ou récents, Thiéfaine n’a aucun mal à faire monter progressivement l’ambiance avec ses “tubes” et termine par l’inévitable Fille du coupeur de joints. Ce concert nous laisse tout de même sur un sentiment mitigé, peu de communication avec le public, un sentiment de déjà vu, d’un travail accompli sans plus ni moins…
Il est temps alors de se restaurer et après avoir dégusté les knacks du fermier voisin il est l’heure de retrouver la grande scène pour celui que beaucoup attendent ce jour, Patrice, désormais habitué du festival avec cette troisième venue. “Sweggae” c’est le terme qu’il aime à employer pour définir sa musique, dès les premiers instants l’ambiance est tout simplement incroyable et que l’on apprécie ou non ce style musical force est de constater qu’avec des titres comme Boxes joué d’entrée de jeu, il est difficile ne pas se laisser emporter par cette fête. Positif, c’est l’adjectif qui colle à cet artiste et ce show fait un bien énorme, Patrice nous “vends” simplement du bonheur, que demander de plus ?
Le Jardin du Michel, nous a au final offert une très belle soirée – miraculeusement sans pluie – et a surtout démontré que quand tous les éléments s’acharnent contre vous, la passion est au dessus de tout et permet presque l’impossible, un grand bravo et un grand merci à eux !
Crédit photos : Eric