En ce jeudi 2 juin, direction le 112 de Terville pour le concert de Selah Sue et Minuit. La salle, d’une capacité de 900 places, vient de ré-ouvrir après de longs travaux, et le moins que l’on puisse dire c’est que la qualité de son y est vraiment exceptionnelle.
On commence la soirée avec le groupe Minuit mené par Simone Ringer et Raoul Chichin qui ne sont autre que les enfants des Rita Mitsouko. Dès l’entrée sur scène, il est évidant que la chanteuse souhaite attirer la lumière : pantalon, talons et même contour des yeux argentés. Le premier titre « Sur les berges » est électro pop avec une basse très présente. Simone dont le vibrato et le mimétisme rappellent inéluctablement ceux de sa mère se dandine de façon psychédélique.
Le morceau Exil est lui un peu plus funk. Tout comme le reste du groupe, Simone Ringer communique peu avec le public. Il n’y a pas de réelle connexion même si les applaudissements sont nourris à la fin de chaque morceau. Le titreVertigo est plus entraînant et met en évidence le talent des deux guitaristes. On devine d’ailleurs quelques riffs connus. Le morceau funk Je danse est joué, avant que Flash ne vienne conclure le set. Ce morceau rock permet aux guitaristes de nous éclabousser de solos endiablés. Le bassiste restant lui, comme durant tout le set, adossé sans mouvement à son ampli, alors que la chanteuse pousse de petits cris en continuant de se déhanché.
Un avis mitigé sur ce groupe encore jeune. Les morceaux sont assez plats, mais les solos maîtrisés des deux guitaristes viennent relever l’ensemble. Le déhanché et la tenue argentée de Simone Ringer ne sont en revanche pas suffisant pour occuper la scène.
Pause technique et voilà Selah Sue, grand sourire, sous les applaudissements. Après un signe à son public, elle retourne en fond de scène pour interpréter I love you Porgy. Ce morceau en piano voix, interprété précédemment par Nina Simone ou Billie Holiday, nous montre que la belge possède elle aussi une voix exceptionnelle.
Selah Sue introduit ensuite ses musiciens pour entamer Daddy, morceau lui aussi chargé d’émotion. Après la douceur, la jolie belge passe à l’énergie avec Reason sur lequel elle danse, avec toujours le même sourire, et occupe totalement la scène. La qualité sonore du 112 permet vraiment de mettre en valeur la voix exceptionnelle de la star du soir. La belge s’adresse alors à son public en les remerciant d’être venu ce soir à Terville, puis lance Black Part Love l’un de ses premiers tubes. Selah enflamme le 112, dégageant une énergie folle sur les passages rappés.
Une minute de pause et les revoilà sur scène pour This World. Comme à son habitude, Selah Sue profite du morceau pour mettre en lumière ses musiciens et choristes, chacun ayant droit à quelques minutes de solo. Le public apprécie et encourage les artistes.
La setlist mélange les morceaux récents et plus anciens alternant émotion et énergie. La chanteuse belge se retrouve ensuite seule sur scène pour un passage acoustique avec « Fyah » dont le refrain sera repris en cœur par le public. Le groupe la rejoint pour Time. Suit I Won’t Go For More dont les Go For More seront eux aussi repris en chœurs.
Selah Sue, qui a su créer un style musical particulier mélangeant soul, reggae ou encore rap se mêlant parfaitement à sa voix, sait comment impliquer le public dans ses morceaux. Alone, l’un des tubes du dernier album est joué avant que la chanteuse belge ne partage son bonheur de ne pas être seule ce soir. Crazy Sufferin Style, un morceau débutant par des performances vocales hallucinantes de la chanteuse belge suivi d’accents reggae vient clôturer cette première partie de set.
Le retour sur scène se fait avec Fear Nothing puis Crazy Vibes. Selah Sue demande ensuite quel morceau le public souhaite écouter. Mommy est demandé mais c’est finalement son tout premier tube Raggamuffin qui est choisi pour clôturer la soirée.
C’est une très belle soirée que nous ont proposé Selah Sue et Minuit pour ce redémarrage du 112. La chanteuse belge au style musical particulier ayant su faire passer ses émotions au public qui s’était massé à sa rencontre.
-Julien
