Véritable révélation du côté de la perfide Albion, grâce a un simple EP dévastateur sorti à l’été 2015 (Plastic People), les cockneys de YAK affolent le Swingging London avant même la sortie de leur tout premier album. A grands coups de riffs sauvages et de rythmiques survitaminées, Alas Salvation n’est pas près de faire retomber le soufflé…
Si de l’autre côté de la Manche, on a vite fait d’élever de proprets bambins au rang surfait de superstars, il est plutôt rare que cela concerne autre chose que la Britpop formatée dont raffolent nos gloutons voisins. Encore plus rare lorsqu’il s’agit d’un groupe qui n’a pas même sorti son tout premier album…
Autant le dire tout de suite, YAK s’est carrément affranchi de ces lieux communs.
Inconnus voila quelques mois, le combo de Londres dégaine tout le contraire du produit précité. Punk, rock, garage, psyché, voilà plutôt le créneau des chevelus…
Avec sa gueule d’ange charmant, mi-Jagger mi-Tyler, Oliver Burslem, chanteur-guitariste, ne donne pas dans la midinette. Pas plus que ses deux acolytes, Andy Jones à la basse et Elliot Rawson aux drums.
Victorious (National Anthem), qu’on a découvert il y a quelques semaines sur la toile, ouvre cet album de la meilleure façon. Racé, violent, urgent, sous ses airs de gros bordel façon 77, les 2 minutes chrono de ce titre speedé sont une merveille de production. Pas vraiment un hasard ceci dit, puisque le trio malin a bossé avec Steeve McKey (Pulp). Hungry Heart n’est pas vraiment plus calme comme en atteste les hurlements entêtés du chorus. S’en suit un Use Somebody assez punky mais un tantinet trop léché à mon gout. On préferera le Roll Another façon Sister Morphine mais avec beaucoup, beaucoup de morphine…Curtain Twitcher est dans la veine des premiers titres de l’album, toujours violent, toujours urgent…
Mais qu’on ne s’y trompe pas, sous l’anarchie ambiante, YAK maitrise son sujet sur le bout des larsens. Et Harbour The Feeling, puissant tube potentiel en est le parfait exemple.Tout comme l’excellent Smile digne d’un Iggy Pop grand cru de l’Ouest, taillé pour une BO de Tarantino…
Je passe Take It, pour le coup, trop proche de ses contemporains Britpop avec son élégant arpège et malgré sa conclusion boxon, pour préfèrer Doo Wah, vaguement pop aussi, mais autrement plus intéressant.
L’ensemble s’avère quand même vraiment très prometteur, et a deux trois exceptions près (ah jeunesse…), on ne peut décemment que recommander vivement ce premier opus tant l’énergie brute qu’ils dégagent est phénoménale.
Jack White en personne ne s’y était pas trompé en les signant sur son label…
A condition toutefois que le tapage médiatique autour du trio ne les corrompt pas aussitôt adoré…Une grande spécialité Rosbif…
-Peterpop
https://www.youtube.com/watch?v=LK1sTZorJSQ
Album : Alas Salvation
Label/Distribution: Octopus Electrical
Date de sortie: 13/05/2016
Genre: Punk/Rock/Garage/Psychédélique
Catégorie: Album Rock