Blues Pills, Pristine et The Rising Sun, telle est l’affiche pour le moins alléchante de la première soirée du festival GénériQ à Besançon. Et le moins que l’on peut dire, c’est que cette soirée à la Rodia s’apparente être une ellipse dans les années 70, un voyage dans l’univers exaltant du rock psychédélique de l’époque.
A notre arrivée, le hall de la Rodia est déjà plein à craqué, l’ambiance semble conviviale et contraste avec la morosité extérieure due à une pluie diluvienne qui s’abat sur la ville depuis le début de l’après-midi.
20h30. Un son parvient de la grande scène, sur laquelle le groupe bisontin The Rising Sun débute leur set, le quatuor envoie comme à son habitude un répertoire blues-rock puissant et techniquement très maîtrisé. Les quatre jeunes musiciens sont dotés d’un groove dingue. Ylias, le guitariste, impressionne par sa maturité artistique et par son touché avec l’instrument. L’empreinte profonde qu’Hendrix a eu sur eux n’est plus à démontrer tant on le ressent dans leur live, The Rising Sun ouvre donc la soirée d’une belle manière, avec énergie et envie.
Le temps du changement de plateau arrive, durant lequel les techniciens s’agitent sur scène telle une fourmilière à installer le matériel pour l’arrivée du second groupe de la soirée, les norvégiens de Pristine.
Les quatre musiciens composant Pristine proviennent de Tromsø en Norvège et viennent de sortir leur troisième album studio intitulé Reboot.
Dès les premières notes du set, on sent qu’on a affaire à des musiciens talentueux présents pour en découdre. Et le paris est réussi, en seulement 45 minutes, Pristine arrive à séduire, à réchauffer un public un peu mollasson et à nous immerger dans leur univers psyché-blues-rock.
Leur musique alterne riffs de guitare stoner et autres titres à inspirations davantage soul et plus mélodiques. La chanteuse, Heidi Solheim, nous surprend par la puissance de sa voix et par son charisme ravageur. Leur concert est donc une agréable surprise et découverte, avec l’efficacité comme fil conducteur.
Malgré une fausse alerte incendie qui fait que la salle se vide complètement en quelques minutes, l’ambiance ne retombe pas et le public se tient prêt pour l’arrivée du groupe de la soirée, Blues Pills.
C’est alors que le combo américain – suédois – français investi la scène pour une heure et demie de revival rock 70s salvateur. Leur univers parfois énergique ou aérien est toujours captivant. Derrière une immense bâche portant le visuel psychédélique de leur dernier album, Elin Larsson, la chanteuse, vêtue d’une robe noire, dispose de la scène comme exutoire. Avec sa voix puissante qui magnifie l’instrumental distillé par ses amis musiciens.
La frontwoman chante avec conviction et semble possédée par la musique interprétée. Se saisissant de percussions, Elin contribue à sa façon et pour beaucoup à l’alchimie qui se dégage de la formation Blues Pills.
Dorian, le guitariste, nous offre des solos dévastateurs malgré sa discrétion, niché sur le côté gauche de la scène. Le batteur se déchaîne derrière ses fûts comme si sa vie en dépendait. Le bassiste au long cheveux tout droit sorti des années hippies se dandine derrière son instrument et enchaine les lignes de basses bien ficelées d’une sérénité intrigante.
Lorsque High Class Woman, leur single, retentit, le public très timide jusqu’à présent devient réceptif. Ce qui est bien avec Blues Pills en live, c’est qu’ils nous proposent une expérience totalement différente de l’album, exercice que le guitariste nous confiait aborder comme une expérience à part de l’album. L’énergie débordante de la chanteuse fait plaisir à voir.
Mention spéciale pour Devil Man et Bliss, des titres efficaces qui ne manquent pas de nous transporter encore plus loins dans leur monde. Visuellement, les jeux de lumières sur la bâche est très réussi. Les musiciens ont l’air très heureux d’être sur scène et ça passe notamment par les nombreux remerciements d’Elin au public présent.
Cette prestation nous promet que du bon pour la suite, notamment pour le prochain album qui sortira l’été prochain. Merci à GénériQ Festival pour avoir encore une fois permit d’assister à une soirée comme celle-ci.
Je ne peux que confirmer tout ce qui est écrit ci-dessus sauf pour Rising Sun sur lequel je n’ai pas accroché. Par contre quel pied j’ai pris avec Pristine et Blues Pills : des musiciens qui assurent grave, deux chanteuses qui déménagent et du bon vieux rock qui me rappelle mes années Led Zep, Jefferson Airplane, Janis mais sans tomber dans le revival. Je leur souhaite une longue et belle carrière à tous les deux.
Très bon concert dans l’ensemble avec un bon point pour “The Rising Sun”. Quand on sait qu’ils ont à peine 18 ans, ça laisse présager que du bon pour l’avenir.