Dites 33. Pour 33 secondes. Le temps (seulement) qu’il vous faudra pour rencontrer cette lueur magique (glow signifie lueur en anglais), avec des riffs légers, un refrain et une voix qui évoquent le meilleur Bowie des années 1970.
Ce premier titre, Some needs, sonne comme une évidence : Rover a besoin d’influences, et le deuxième titre Odessey, (décidement Bowie est toujours là) semble nous emmener très loin, aussi bien comme un écho des Beatles (sorte d’hommage a A day in the life), dans un tourbillon vocal et mélodique qui est la marque de fabrique de ce deuxième album.
Traduit en français, Rover serait celui qui est en errance, et ça tombe bien car aussi bien par ses influences musicales, entre rock seventies (la pochette avec blouson et lunettes noires rapellent sa filiation) ou musique classique (il affectionne Bach), une écriture en anglais qu’il maîtrise parfaitement (ce fils d’expatriés a en effet grandi à l’étranger, étudié dans un lycée français à New York où il croise les futurs musiciens des Strokes), et tout en étant un artiste multi-instrumentiste.
Aussi bien à l’aise dans les aigus que les graves (on l’avait observé dès son premier album en 2012, avec le titre magnifique Aqualast), non sans rapeller Anthony and the Johnsons ou Brian Wilson par moment, sa voix extraordinaire emmène ce disque vers les sommets, grâce au single impeccable Call my name ou au titre suivant Innerhum, ce dernier faisant de Rover un des meilleurs crooners actuellement.
Mais écouter l’album de Rover, c’est aussi accepter d’être constamment surpris, par la grande part de l’expérimental, voir de l’instinctif présent dans cet album, comme sur le morceau HCYD ; Rover a fait le choix du tout analogique pour cet enregistrement, avec de vieux instruments, qui créent des accidents, de l’instant, où même le vide ne l’est jamais tout à fait. Un bidouillage génial dans cet excellent opus de dix titres, tour à tour romantique, psychédélique, inspirant même au recueillement spirituel (Let it glow) ou à l’invitation à courir vers de grands espaces et un monde encore plus grand (comme sur le dernier titre, In the end). Sur cette errance, avec un artiste tout terrain comme Rover, nous pouvons y aller en toute confiance.
-Julien
Artiste : Rover
Album : Let It Glow
Label/Distribution : Cinq 7 / Wagram Music
Date de sortie : 07/11/2015
Genre : Rock
Catégorie : Album Rock