Après une après-midi placée sous le signe de la détente à la Rodia, avec au programme un atelier scratch, un tournoi de pétanque, des jeux géants et pleins d’autres animations encore, il est temps de se rendre à la friche, pour vivre la dernière soirée du festival, qui a fait carton plein cette année, avec 7000 spectateurs qui ont foulé les lieux sur 3 jours.
La première formation à ouvrir la soirée débarque sur scène à 20h30 tapantes. Il s’agit de Scratch Bandit Crew, deux musiciens “scratchers” alias Supa Jay et Syr. Le duo sample avec brio des sons seventies, beats hip-hop et instrumentations Jazz pour une création unique. Les coups de pad des deux DJ sont millimétrés et frénétiques. On assiste à une très bonne performance du groupe, aidés par une playlist percutante explorant les différents courants de la sphère hip-hop, revisitée avec leur touche, leur discipline, le scratch. Les Scratch Bandits Crew délivrent un set très bien rodé, en passant en revue les titres de leur nouvel album, intitulé Stereo 7, sorti sur le label Chinese Man Records.
Deux grands écrans sont installés en fond de scène, le spectacle visuel appuyé par la vidéo et un jeu de lumière très travaillé apporte un gros plus à la prestation des lyonnais. Leur set se termine à 21h30, tout de même encore tôt pour mettre le feu à un public encore dispersé et pas encore totalement arrivé sur le site.
Il est maintenant temps d’aller faire un tour dans la friche qui s’anime petit à petit avec le retour du boogie, un revival du meilleur des années 70 pour une ambiance déjantée, dans un lieu atypique, l’ancienne friche industrielle. Mais pas le temps de trainer, on entend déjà du son provenant du chapiteau, Onyx ft. Snack The Reaper s’apprêtent à arriver.
Le DJ d’Onyx arrive seul sur scène pour tester ses platines et prendre la température du public massé devant la scène. Après quelques minutes de rodage, Snack The Reaper déboule sur la scène, on note tout de suite sa présence scénique assez inimitable. On ressent aussi la complicité entre les MCs qui paraissent soudés. Les mots et les mélodies sont débitées d’une vitesse à peine croyable. Le rap hardcore hyper dynamique aux instrumentations travaillées rassemble une bonne partie de spectateurs qui semblent apprécier le spectacle, sûrement de fins connaisseurs. Cependant, le chanteur Snack the Reaper rentre dans le cliché, avec des fuck the police, doigt d’honneur levé en direction du public, d’ailleurs le mot fuck sera répété à n’en plus pouvoir le compter, c’est dommage.
En deuxième partie de soirée, devant un public nombreux, mais laissant tout de même un espace généreux pour danser, le poulain du label Ed Banger s’avance sous le chapiteau de La Friche. Thibaud Noyer, mieux connu sous le pseudonyme de Boston Bun, emprunté au fameux dessert néo-zélandais, nous donne le ton dès le premier morceau, avec sa house légendaire (que l’on découvrit pour la première fois avec HouseCall) dont les beats font d’emblée bouger les têtes et les bras du public.
Une fois le set fini, Boston Bun cède sa place. S’avance alors Pedro Winter, alias Busy P, pointure dans le monde de l’électro, ex-manager des Daft Punk, et maintenant patron du connu et reconnu label Ed Banger.
Une allure des plus décontractées, pour un set éclectique ; des sonorités hip-hop aux titres de sa propre production beaucoup plus électro, Busy P passe aussi les classiques tels que Gesaffelstein pour réveiller davantage la foule aux premiers rangs déchaînés.
Pour finir la soirée avant le dernier concert, les deux DJ nous font l’honneur de prolonger le plaisir en s’alliant pour quelques titres très électro-house qu’ils se laissent mixer tour à tour.
Quoiqu’il en soit, ces quelques heures passées en symbiose avec deux incontournables d’Ed Banger, nous rappelle combien le label compte depuis déjà de nombreuses années parmi les plus importants en matière d’électro, et nous réserve un avenir tout aussi prometteur.
-Alex
-Juliette Boffy (Busy P et Boston Bun)