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LIVE-REPORT : FESTIVAL ROCK EN SEINE, vendredi 28 aout 2015, parc de Saint-Cloud (92)

La 12ème édition du festival Rock-en-Seine se déroulait le week-end dernier, toujours sur le magnifique parc National de Saint-Cloud où 120 000 spectateurs en trois jours, se sont montrés peu désinvoltes, mais avec le même enthousiasme que les années précédentes. Le programme du vendredi s’est posé sous les signes de la folk, et d’un peu de rock épineux.

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Programmation en poche, les adeptes de pastilles énergétiques ont sans nulle doute abordé le début du festival avec la perspective de finir la soirée dans un pogo géant. Lequel déchaînement serait provoqué par le concert de The Offspring. Les festivaliers n’auraient eu tort si Dexter Holland et ses acolytes avaient été aussi détonants que le groupe Ghost qui jouait quelques heures plus tôt. Ghost prodiguant aux attentistes une bonne dose de hard-rock diabolique. Les thèmes musicaux accrocheurs des suédois résonnaient, dans le parc National de Saint-Cloud, par des mélodies incantatoires destinées à enivrer autant les initiés que les néophytes. Quant à The Offspring, pas non plus de déception, mais le groupe semblait se reposer sur leurs acquis. Pas une note de travers, pas un accroc, pas une beat de trop. L’avantage d’un style punk-rock progressif pour l’efficacité, la présence scénique d’Holland à la faveur d’une bonne grosse sono pouvait libérer l’enthousiasme du public. Le set contenait assez peu de dernier morceaux, mais le rappel “des 20 ans de carrière” qu’à lancé le chanteur donnait l’impression de justifier le répertoire. Mis bout-à-bout, les morceaux se succédaient et, d’un point de vue rock’n’roll, la baisse d’intensité était à l’instar de la discographie. Ceci au profit de jolies mélodies à siffloter…

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Alex Kapranos, alias Franz Ferdinand, était de retour à Rock-en-Seine, après avoir fait danser la foule il y a deux ans au même festival. A l’époque, son groupe proposait des morceaux qui, malgré de nouvelles recherches, avaient bouclé la boucle post-punk lancée par une mode quelques années plus tôt. Le plan de sauvetage est enfin arrivé ! Grâce à son association avec la fratrie de Sparks qui a donné le projet FFS, Kapranos a su apporter un nouveau souffle a ses chansons. Au concert de vendredi, le ralentissement des tempos rendait les mélodies plus mélancoliques. Les pulsions, devenues sensibles à la garniture artistique, ont quelque peu taillé un costard sobre à la pop sautillante. Toutefois, FFS a conservé l’origine des morceaux de Franz Ferdinand. Alex Kapranos a toujours la main, mais ne manque pas de respect à ses nouveaux copains. Si FFS revendique un besoin de ne pas stagner, avoir retravaillé les titres impose une dimension plus mûre. Mais si l’on voulait voir…surtout entendre, spectacle flamboyant, il fallait être au rendez-vous des Kazabian. Chez eux la brit pop a un sens prononcé. Chaque concert du groupe a de nouvelles inspirations scéniques. Ici à, il a déployé ses morceaux avec parfois des accents tribaux, créant des reliefs sur un contenu déjà copieux. L’instrumentation bien distincte, le groupe attirait le public vers une proposition décapante, où des solos de guitare se sont engouffrés dans nos oreilles.

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Ce jour-là l’instrument à cordes a été entendu sous différents aspects, notamment sous les doigts d’une incontestable dextérité créative de Rodrigo y Gabriela. “Rod y Gab” pour les intimes. A les voir sur scène, on a du mal à imaginer que la maîtrise de leur jeu, très freestyle en apparence, soit encore perfectible. Les facettes du potentiel sont pourtant sans cesse en mouvement. Il semblait ici que le set comportait moins de temps de longues improvisations (ou de ce qui donne l’impression d’en être) qu’habituellement. Le premier morceau du concert a fait retrouver les racines thrash-metal de ce duo mexicain. De façon éparse, un esprit rock’n’roll dirigeait Rodrigo y Gabriela dans leur démarche artistique, en contrechamp des ambiances latino jazzy au riffs qui sentent le Brésil. La cerise sur le gâteau, lorsque le binôme invite John Butler à les accompagner sur la dernière chanson. Un ensemble complémentaire s’est alors formé. Ce fut le bonus d’un John Butler qui avait emballé le public venu voir son combo sur scène en début d’après-midi. Enchantement folk sous une voix tantôt chaleureuse, tantôt rocailleuse que rejoignait une ligne de guitare façon country électrique (et surtout quelques accords barrés au bottleneck). Il ne s’agit pas d’un leader suivi de musiciens, mais clairement d’un trio qui démontre son unité. Des couplets ont été plusieurs fois chantés en choeurs, chacune bien placé. Aussi, chaque membre du groupe avait sa part directrice selon le morceau : le soliste pouvait être le batteur qui d’ailleurs s’est offert des petites interludes, la guitare, tout comme la voix de John. Le John Butler Trio a également mis du rock dans le moteur, à la faveur de plans étirés par des grincements de guitare.

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-Frédéric Dassonville

Crédits photos : image à le une : Victor Picon ; The Offspring, Ghost, FFS, John Butler Trio : Olivier Hoffshir

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