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THE VACCINES, English Graffiti

Depuis 2011, le phénomène the Vaccines gravit les marches du succès commercial à (très) grandes foulées. Avec English graffiti, 3e album des londoniens, si le rock garage qu’ils distillaient s’est quasi évaporé, le groupe a façonné sans états d’âme une pop grand public taillée pour squatter les premières places des charts de toute la planète. Un modèle du genre.

La trajectoire des Vaccines à quelque chose du conte de fée pour garçons, évidemment dans le vent. Quand bien des talents passent des décennies dans l’ombre, avant que la clameur populaire les extirpe enfin du forcement injuste anonymat dans lequel ils végètent, d’autres grillent insouciamment les étapes en moins de temps qu’il ne faut pour s’en apercevoir. On pourrait disserter des heures sur ce qui fait la différence entre ces deux profils distincts, mais disons pour faire simple, qu’il s’agit d’un habile cocktail composé de brio, de dispositions, de compromis et de loi du marché. Un cocktail que la bande à Justin Young a eu vite fait d’avaler, sans trop se poser de questions existentielles. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ai l’ivresse.

En 4 ans et 3 albums, English Graffiti compris, nos jeunes londoniens ont vite capté qu’avec des mélodies simples, et suffisamment de tubes potentiels dans les poches, on faisait sauter la banque à coup sûr. Ils vivent l’époque comment leur en vouloir ?
Alors ok, ce dernier opus n’a que peu de chose à voir avec leur premier (what did you expect with the Vaccines ?) rock aussi frais que crasseux, qu’ils balançaient innocemment dans quelques boui-boui de Londres. Et entre cette naïve ébauche et ce dernier fignolé, le prémonitoire et déjà léché Come of Age avait permis au groupe de sortir du bois et goûté la fièvre des stades, en assurant notamment les premières parties du Red Hot par exemple. Mais malgré cette phénoménale montée en puissance, au détriment, j’en conviens, de quelques fondamentaux rock’n’roll, cet English Graffiti est un honorable disque pop très grand public (j’insiste), assez équilibré, efficace et posé, parsemé ici et là de quelques titres propres à inonder les dance-floors tendances, du nord au sud de l’hémisphère. Handsome, 20-20, ou Radio Bikini, aux réminiscences fifties-garage-surf ultra produits font incontestablement partis de ceux là. Des refrains à chanter sous la douche du soir, avant de partir en goguette, à l’assaut des pistes blindées de noctambules en poupe. Finalement les chansons les plus fidèles à leurs amours premiers, histoire de ne pas brutalement offenser les aficionados du début. Parce que pour le reste, on est carrément dans la britpop tendance, pour le coup très très populaire. Teintée parfois d’électro rock vintage (Denial, Dream Lover), ou sans vraiment de rock d’ailleurs ( Minimal Affection), vaguement new-wave feutrée (Want U So Bad, Maybe I Could Hold You), on est dans l’ensemble quand même plus proche d’ancêtres variety eighties type A-Ah, Duran Duran ou Inxs que des Trashmen, Ramones, Strokes et compagnie, de qui on osait un temps les rapprocher.

Mais ça, c’était avant…Avant qu’ils ne deviennent cette machine à hits, programmés pour rassembler les foules d’ados en rut, envahir les Top on the Pops radiophoniques du monde entier, et remplir les millions d’ipods des étudiants bobos.
A mon grand âge, on s’est bien sûr abreuver de ces eighties aux impeccables brushings et vaguement désenchantées, il faut bien l’avouer. Et à choisir, je préfère de loin cette soupe réchauffée, mais comestible, à la dance batarde, au R’n’ B dégoulinant de médiocrité, et autre variétés télévisuelles made in Leader Price. A cet égard, je ne leur jetterai certainement pas la première caillasse. Mais je ne suis pas sûr que les puristes feront tous preuve de cette sage et nostalgique bienveillance.
Je suis plutôt sûr du contraire à vrai dire…

-Peterpop

Artiste : The Vaccines

Album : English Graffiti

Label/Distribution : Colombia records

Date de sortie : 25/05/2015

Genre : Pop/Rock (mais surtout pop)

Catégorie : Album Rock

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