Après Cotton Claw et Näo, c’est Horskh qui bénéficie cette année du dispositif « With a little help from my smac » mis en place par La Rodia. L’occasion de faire un bilan avec les deux membres de ce groupe électro-indus émergent, accompagnés de Simon Nicolas, chargé de communication dans cette smac (scène des musiques actuelles).
SR : Comment est-ce que vous présenteriez le projet Horskh à des lecteurs qui ne vous connaitraient pas ?
Horskh : Horskh existe depuis 2009, la date à laquelle on a commencé à répéter tous les deux. Nous avons fait quelques concerts puis on a dû cesser pour différentes raisons. On a repris il y a environ un an et demi et on a sorti un ep depuis (Dawn, ndlr). La reformation « officielle » a commencé lors de la fête de la musique (2014), sur la scène du Citron Vert avec un public qui était vraiment réceptif.
Comment décririez-vous votre musique ?
Par un mélange d’EBM et d’influences électro actuelles telles que Prodigy, Gesaffestein. On tient au côté acoustique, dynamique, rock et pas seulement électro grâce à la batterie, qui a un côté très visuel en live.
Simon Nicolas : Horskh a une singularité musicale et scénique, vous n’hésitez pas à vous déplacer, il y a une vraie complémentarité entre vous. On voit ça rarement dans une smac.
Quelle a été l’évolution de votre musique durant cette coupure, quels virages avez-vous pris ?
Au départ les morceaux étaient plus indus, avec un son plus sale. Pas mal d’influences électro sont arrivées, ce qui nous a fait chercher l’efficacité et la puissance plutôt qu’un truc un peu barré qui arrache les oreilles.
L’Ep est sorti chez Audiotrauma, comment est-ce que vous avez choisi ce label ?
Ça faisait un moment qu’on suivait ce label, notamment lors du Noxious festival (organisé par Audiotrauma) où s’est fait la rencontre avec les membres de Chrysalide (qui ont fondé le label). Je (Bastien) leur ai fait écouté Horskh, ils ont beaucoup apprécié. Depuis deux ans le label a recommencé à sortir des disques (alors qu’ils avaient cessé durant une période), c’était donc l’opportunité.
Un label a tendance à affilier à un genre, un style, ce qui peut être enfermant ou alors retranscrire une identité. Audiotrauma a un public très ciblé, est-ce que vous aspirez à l’élargir ou à rester dans cet univers ?
Ce label nous fait connaître vers un type de public spécialisé. Notre style de musique ne se cantonne pas juste à l’indus/dark, on a d’autres influences. Il y a peut être certains aspects qui manquent à cette scène et qu’on aimerait bien apporter.
Simon Nicolas : Horskh parle à deux types de public ; l’un, indus et dark ; l’autre, beaucoup plus large avec le public métal, rock. C’est ce qui fait leur force car on a autant un fond électro qui parvient à un résultat inclassable.
Vous passez aussi par Le Cri du Corbeau. Que vous apportent-ils ?
C’est le côté administratif, l’intermédiaire entre la Rodia et nous pour le dispositif « With a Little Help from my Smac », pour le booking. C’est une complémentarité avec le label Audiotrauma.
Vous avez donc une démarche de professionnalisation entre le label, le tourneur et ce travail à la Rodia….
À la Rodia on optimise notre set avec de bonnes conditions de répétitions pour travailler le son, les lumières. La professionnalisation est un idéal, pour le moment on en est à la démarche.
Simon Nicolas : le dispositif est une aide à la création mais aussi une aide administrative car actuellement un groupe non structuré ne peut pas avancer. On met les outils de la Rodia à la disposition du groupe. Le défi étant de sortir de la région.
Vous allez faire une résidence à La Rodia ; qu’allez-vous travailler ?
Les lumières, des nouveaux morceaux, on va faire des tests. Horskh est une structure évolutive.
Le visuel semble être très important, c’est un aspect qui était présent dès le départ ou est-ce venu progressivement ?
C’est volontaire, il faut faire des choix pour ne pas s’éparpiller dans la composition comme sur scène.
Vous faites encore partie d’autres groupes à côté ?
Bastien : J’ai fait une pause à durée indéterminée avec les Jack and the Bearded Fishermen en juin dernier pour me consacrer à Horskh.
Briou : Je fais aussi partie d’un groupe de crust (Black Code). Quand j’ai plusieurs groupes j’essaye de faire en sorte qu’ils ne soient pas dans le même style. On a déjà fait beaucoup de scènes tous les deux, ce qui nous permet de mieux connaître les problématiques de cette expérience.
-Clémence Mesnier
Horskh sera à La Poudrière (Belfort, 90) le 15 avril avec Godflesh et Blockheads lors de l’Impetus Festival ;
Au Molodoï (Strasbourg) le 25 avril avec Punish Yourself, Chrysalide et Denum pour le Chuulstock festival ;
Le 8 mai à Besançon lors du Circasismic Festival.
Crédits photos : ©BorisCampello et Floriane Miny (premier cliché)
©AliciaSudre (second cliché)
Merci à Bastien et Briou pour leurs réponses, ainsi qu’à Simon Nicolas et à l’équipe de la Rodia.