Du shoegaze expérimental construit en trio à partir d’une voix éthérée, Marriages est un embarquement immédiat dans un album aérien.
Groupe qui s’est institué à partir des survivants de Red Sparrowes, Marriages est un alliage entre le post-rock dudit groupe et la douceur cristalline de The Nocturnes, l’autre groupe d’Emma Ruth Rundle, du folkgaze d’une douceur épaisse car construite sur les fondations du post-rock.
Salome est vaste, album étendu entre ces deux pôles. La voie éthérée d’Emma survole la basse de Gregory Burns et la batterie d’Andrew Clinco, se faisant chuchotante, crispée ou libérée sur Less Than. Kitsune, leur album précédent, développait un trame plus salie, moins produite. Avec Salome, Marriages charge sa musique . La voix y est plus assurée ; elle n’est plus gémisssante mais travaillée entre différents registres. Sur Skin on entend ainsi des phrases parlées, on songe à Mogwai ; Soutern Eye est traversé d’une batterie remuante, un peu névrotique tandis qu’avec Love, Texas, c’est du côté des Cocteau Twins et d’une new-wave très mélancolique qu’on sera transporté. Le titre phare, Salome, est quant à lui d’un shoegaze lent, hypnotique.
Marriages et sa créature monstrueuse aux quatre bras efflanqués est une formation de l’incorporation, à l’image de ces membres ajoutés artificiellement pour puiser dans le plus de ressources instrumentales à leur portée.
-Clémence Mesnier
Artiste : Marriages
Titre : Salome
Label/distribution : Sargent House
Date de sortie : 7 avril 2015
Genre : Shoegaze
Catégorie : Album rock